Pendant ce temps, quelque part loin de tout.
La forĂȘt Ă©paisse semblait ne jamais vouloir s'Ă©claircir. On avait l'impression, en marchant, que les arbres se massaient de plus en plus en troupeau d'observateurs silencieux du passage des voyageurs. Sentinelles sombres figĂ©es au garde-Ă -vous, les pins sĂ©vĂšres se dressaient comme sur le chemin des condamnĂ©s en route vers la hache et l'oubli.
Impressionnés par ce décor lugubre, les marcheurs sont calmes. Les quelques chants d'oiseaux qui résonnent ici et là font taire les rares conversations, rires et grommellements murmurés dans le cortÚge. Les oreilles se tendent, les doigts se crispent un instant sur les pommeaux d'armes, fioles, arcs et, dans un cas particulier, sur le manche d'une guitare. Puis, quand il apparaßt avec un pourcentage de chances assez raisonnable qu'il ne s'agit que de quelque moineau -adolescent- probablement à quelques kilomÚtres, on reprend son souffle. Les demi-sourires reviennent timidement.
Combien de temps s'est écoulé depuis votre départ du logis de Richebourg à la suite de cette espÚce de lézard géant -RAH PAR SOAK QU'IL EST LENT- en toge et qui vous guide -si vous avez bien compris- dans un autre logis bien moins porté sur les massacres et les Monstres géants explusant des gens par leurs orifices ?
Impossible Ă dire.
Pour peu qu'il eut existé avec certitude un systÚme de mesure du temps en Erenthyrm, l'opacité des bois donne l'impression que le monde est en permanence baigné dans une demi-nuit. Certains parmi vous portent des espÚces de lanternes (les locaux) qui suffisent à éclairer ce qui ressemble vaguement à un sentier et sur lequel votre incroyable équipée progresse.
Des hommes en armure menés par... Tristelune (visiblement ils ont décidé d'abandonner l'idée de définir cette personne par un titre impliquant une sexualité définie) qui ont l'air assez ereintés et suivis par tout un tas de créatures allant de l'homme-chÚvre à ... Well, personne n'a su dire si le gros tas de feuille verdùtre qui traßnait ici et là dans un bruit de casserole faisait vraiment partie du groupe.) avancent de concert.
Malgré tout, la traversée se faisait au rythme pataud de l'émissaire du Sagittaire. C'est à dire avec la lenteur d'une coulée de lave en plein Antarticque et particuliÚrement poussive. Le genre de coulée de lave sur laquelle tu faisais griller les chamallows. Chaque fois qu'il soulevait son bùton de marche du sol, tout le monde retenait son souffle de peur que ce fut la derniÚre. Oui, on retenait beaucoup son souffle dans cette aventure.
Pendant la route, chacun discutait avec chacune, et peu à peu des bribes de langage commençaient à émerger. On s'était accordés sur les mots les plus importants, notamment //"Manger", "dormir", "accelérer//", ou encore //"Est-ce que cette chose massive qui vient de bouger là -bas dans l'ombre fait partie de votre quotidien ou est-ce que j'ai le droit de paniquer?"//
[[Soudain...->okSoudainEben]]En temps normal, vous auriez dĂ» vous sentir relativement dans votre Ă©lĂ©ment, Ă marcher ainsi dans la forĂȘt. Bon, soyons francs, Personne n'est jamais totalement serein lorsqu'il se promĂšne dans la Sylve, mĂȘme si c'est Ă son orĂ©e -sauf peut-ĂȘtre la BĂȘĂȘrichĂŽĂŽne ET le Bananard, mais l'une n'a rien Ă craindre de personne et de toute façon dĂ©foncerait les sentiers et l'autre est tellement insignifiant mais aussi insouciant que mĂȘme s'il Ă©tait dans la main d'un gorille gĂ©ant il trouverait encore moyen de se dire que tout va bien et qu'il a bien de la chance d'ĂȘtre tombĂ© sur ce sympathique promeneur qui tient tant Ă l'abriter dans sa gueule.- Car c'est le domaine des Daloryans et... des chasseurs de Daloryans.
Lorsque vous ne tombez pas sur une crĂ©ature dont vous ignorez tout (et parfois elle-mĂȘme ignore tout d'elle-mĂȘme) c'est potentiellement sur une bande de rĂŽdeurs humains que vous risquez de tomber. Sans parler des Chymeyres, mĂȘme si elles sont peu actives dans les bois. Mais plus d'un imprudent s'est retrouvĂ© Ă ce que sa nuit Ă la belle Ă©toile se transforme en une vie d'errance et bave aux lĂšvres.
Mais lĂ , il vous fallait ajouter Ă l'habituelle prudence de mise l'Ă©norme...imprudence qui se promenait avec vous. Alors que les Daloryans, Alfes, et maĂźtres Kays progressaient dans les bois Ă la suite de l'Ă©missaire du Sagittaire -dont la lenteur extrĂȘme n'aidait en rien- en n'Ă©changeant que quelques murmures, les "autres", eux, avaient visiblement dĂ©cidĂ© de se lancer dans la conception d'un orchestre dĂ©sharmonique -quoi que cela puisse bien ĂȘtre-. C'Ă©tait un concert de grincements de mĂ©tal, de rires sonores, et une cacophonie insupportable en permanence. Bon sang, ils avaient mĂȘme une crĂ©ature qui s'amusait Ă FAIRE DU BRUIT avec un espĂšce d'outil en bois avec des cordes!
C'Ă©tait un miracle que vous n'ayez pas dĂ©jĂ Ă©tĂ© assailli par une bande de maraudeurs, les sentinelles du Capricorne ou une bande de chymeyres. Ces derniĂšres semblaient en plus toujours sauter sur les Ă©trangers en premier (heureusement que vous aviez dans votre Ă©quipage quelques locaux qui savaient s'y prendre avec elles -mĂȘme s'ils attendaient totalement consciemment toujours le dernier moment pour sauver un des Ebenaumers de leurs griffes-.
Cela Ă©tant, les voyageurs n'avaient jamais Ă©tĂ© foule, en votre monde, et vous-mĂȘme n'Ă©tes pas particuliĂšrement coutumier de la chose. Mais la situation devenait trop Ă©touffante Ă Bordesylve, surtout avec cette bande de zozos terrifiĂ©s par le moindre chant d'oiseau. Et puis, ce n'Ă©tait pas tous les jours qu'on avait l'opportunitĂ© de changer de vie et de suivre un Ă©missaire du Sagittaire.
Le Logis de Bordesylve, avait-il dit. Voilà qui laissait songeur. Etait-ce les étrangers qui vous avaient ainsi contaminé en vous donnant ce goût pour l'inconnu? Difficile à dire. Celui qu'ils appelaient l'Abbé Chamel contaminait surtout l'air ambiant avec une odeur de raisin fermenté qui vous enivrait en quelques minutes si vous restiez à proximité...
Tout Ă coup, un craquement lourd attira votre attention en dehors de la piste. Le vĂ©nĂ©rable lĂ©zard qui menait votre troupeau n'avait pas l'air d'avoir entendu -soyons honnĂȘte, chacun Ă©tait dĂ©jĂ surpris qu'il arrive Ă lever sa canne et Ă ne pas tomber- mais de votre cĂŽtĂ©, vous saviez qu'il y avait probablement quelque chose Ă rĂ©cupĂ©rer. Un craquement comme celui-ci indiquait souvent la prĂ©sence d'un morceau de mĂ©tal Ă©toilĂ©. Et ça, ce n'Ă©tait pas rien.
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Si vous décidez de vous diriger vers la source du bruit, cliquez ici.
[[Inspecter la source du bruit->OkInspecter]]
Si vous dĂ©cidez d'aller informer l'Ă©missaire du Sagittaire, parce que vous n'ĂȘtes visiblement pas capable de prendre une dĂ©cision seul et que vous avez un gros souci avec la hiĂ©rarchie -vous savez, c'est Ă cause de gens comme vous qu'on a tant de formulaires dans ce pays !-, cliquez ici, je vous en prie.
[[Informer le Sagittaire->OkInformer]]
Si vous dĂ©cidez d'ignorer le craquement parce que vraiment vous ĂȘtes un rebelle et que vous avez pas envie de suivre les lignes d'un scĂ©nario dĂ©jĂ traçé d'avance, que vous voulez ennuyer tout le monde et BEN JE VOUS EN PRIE, ALLEZ-Y, MONTREZ DONC A TOUT LE MONDE QUE VOUS ETES UN ELECTRON LIBRE ET CLIQUEZ ICI, ET ON VA VOIR QUI C'EST LE TAULIER.
[[Claim your freedom->oKClaim your Freedom]]La tĂȘte haute, avec toute votre fiertĂ© d'avoir ignorĂ© le destin heureux qui vous tendait les mains, vous continuĂątes votre marche, d'un air rĂ©solu, le long du chemin.
Vous pensez avoir gagné, hein ? Well...
Mais Ă peine aviez-vous commencĂ© Ă vous Ă©loigner que vous vĂźtes l'un des Ă©trangers avoir une discussion avec leur AbbĂ©. Celui-ci regardait en direction de la forĂȘt, dans laquelle un autre Alfe (bien plus malin que vous, visiblement, et qui savait saisir une opportunitĂ© quand elle se prĂ©sentait - mais bon sang comment ĂȘtes-vous restĂ© en vie aussi longtemps ?) venait de disparaĂźtre. L'Ă©tranger, l'air las, le suivit.
Oh.
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[[Devenir raisonnable et les suivre pour ne pas laisser le métal étoilé entre de mauvaises mains -CAD d'autres que les vÎtres-->OkInspecter]]
AprĂšs tout, ce ne sont pas vos affaires. N'est-ce pas ? N'est-ce pas ?
[[Continuer à ignorer le destin et l'élément perturbateur.->OkFreeeedooom]]
Vous pouvez aussi dĂ©cider d'aller parler Ă l'Ă©missaire. Il a peut-ĂȘtre un cerveau Ă vous prĂȘter, qui sait ?
[[informer l'émissaire->OkInformer]]Il y a des gens, je vous jure...BON, donc vous décidez d'aller informer l'émissaire du Sagittaire...
*Vous remontez pesamment la file des pĂ©lerins, grommelant quelques excuses aux Daloryans que vous devez bousculer et quelques injures - d't'façon ils comprennent pas la langue- aux Ă©trangers que vous poussez franchement. BientĂŽt, vous arrivez en tĂȘte du cortĂšge, composĂ© principalement de Daloryans qui vous font signe de ralentir quand vous approchez de l'Emissaire.
"''What's happening?''" DemandĂątes-vous d'un ton inquisiteur Ă la femme faucon.
''"We.. We... fear that the emissary might be... dead."'' Dit-elle avec une impression incertaine sur le visage en montrant du doigt la silhouette immobile, appuyée sur son bùton, de l'émissaire. Devant lui, un Ebenaumer était en train d'essayer de glisser discrÚtement un morceau de verre réfléchissant sous son nez. Au bout d'une seconde, il dit quelque chose que l'on vous traduisit par ''"non, c'est bon, il respire encore.''"
Tout Ă coup, il y eut une grande agitation, et tout le monde s'Ă©carta alors que l'Ă©missaire se redressait, levait son bĂąton, de bois, lentement, trĂšs lentement, avec une lenteur alanguie qui n'avait d'Ă©gale que la patience de l'auteur de ce texte qui sait faire des phrases Ă rallonge ET, contre toute attente, fit un pas en avant. Tout le monde soupira de soulagement.
Vous vous approchùtes alors, et doucement, alors que l'émissaire reprenait une marche lente -certes, mais animée- vous lui dites :
''"I saw something in the woods, should I check it out ? I mean, it sounds obvious and anyone REASONABLE ENOUGH would do it, but, you know, just in case, I'm asking...''"
Lentement, la tĂȘte de l'Ă©missaire commença, Ă tourner. TrÚÚÚÚs lentement.
Avant qu'il eut fini sa rotation, vous étiez déjà dans les bois en direction du bruit et vous aviez accepté votre destin. Enfin.
---
[[Au moins, vous aurez essayé. ->OkInspecter]]AprÚs avoir franchi quelques ronces jusqu'à la sente par laquelle était passés les deux Alfes vous pénétrùtes avec une certaine reluctance -ne nous le cachons pas, il faut assumer- au couvert des arbres.
Au couvert des arbres. C'est dingue comme la polysĂ©mie peut parfois ĂȘtre incroyablement efficace. Parce que lĂ , par exemple, en progressant entre les troncs moussus et les branches tordues et effilĂ©es, vous aviez particuliĂšrement l'impression d'ĂȘtre une petite souris qui venait de dĂ©barquer dans une piĂšce sombre pour dĂ©couvrir Ă la lueur d'un clair de lune qu'entre un refuge pour RATS et un refuge pour CHATS il n'y a que deux lettres et tout un avenir qui se joue. C'est important, les cours de langue.
Vous en étiez là de vos pensées, les sens aux aguets, scrutant chaque feuille agitée par le vent, quand soudain vous aperçutes quelque chose entre les branches de l'arbre le plus proche. C'était criard. C'était ostentatoire, de mauvais goût, et ça ne semblait pas avoir d'utilité réelle. Bref, ça ressemblait beaucoup à quelque chose venant d'Ebenaum. Et à une ombrelle rose. Oh, c'est pas vrai, est-ce que ça voulait dire que vous alliez encore trouver un Ebenaumer égaré ?
Et ça, qu'est-ce que c'était ?
(input-box:2bind $lol,"XXX==",1,"")
Un grognement surpris attira votre attention. Les Alfes qui Ă©taient partis devant vous s'Ă©taient arrĂȘtĂ©s un peu plus loin dans une petite clairiĂšre. Se grattant la tĂȘte d'une main, celui qui Ă©tait vĂȘtu comme un Ă©rudit tenait dans l'autre une sorte de bout de mĂ©tal qui tenait ensemble deux ronds de verre translucides. Il leva les yeux au ciel, vers une petite trouĂ©e au-dessus de lui par laquelle passait un rayon de lumiĂšre curieux et goguenard, ainsi qu'une grosse hallebarde rouillĂ©e, coincĂ©e dans les branches de l'arbre.
Aux sabots de l'alfe, une sorte de grosse boßte en bois mouillée, de forme allongée avec des armatures d'acier était solidement fermée par des chaßnes, et on avait l'impression qu'il y avait un petit hublot dessus. Vous voulûtes vous approcher, mais c'est à ce moment que vous entendßtes, distant, une sorte de sifflement qui allait s'accroissant, accompagné d'un espÚce de croassement étrange. Prudent, vous vous figeùtes, tentant d'en identifier la source tout en prenant votre arme, mais loin dans votre dos, un Ebenaumer beugla quelque chose qui ressemblait à "''Alors, z'estes encore en vie?".
fbouffon''
Avant que vous ne pûtes leur répondre le mot sous-mentionné, il se passa quelque chose et vous tombùtes au sol et dans l'inconscience.
[[Ah...->Okputasserie]]Vous haussez les Ă©paules, puis vous continuez la route, en ignorant le destin, les hurlements surpris dans votre dos et le bon sens.
Mais qu'est-ce que vous voulez. Quand on est bornĂ© comme vous, hein. La route continue *soupir* au rythme de l'Ă©missaire du Sagittaire, toujours aussi lent. Peut-ĂȘtre avez-vous finalement dĂ©cidĂ© d'aller lui parler ?
[[informer l'Ă©missaire->OkInformer]]
Sinon, vous continuez Ă marcher, ne vous arrĂȘtant que briĂšvement, pour manger (de toute façon, cela laissait le temps Ă l'Ă©missaire de prendre de l'avance sur quelques mĂštres) et dormir. La forĂȘt baignĂ©e dans une demi-pĂ©nombre Ă©tait constamment irradiĂ©e par une tension intense, et vous Ă©tiez tous sur le qui-vivre, prĂȘt au cas oĂč vous ...
Et lĂ , PAF, vous mourrez.
AH ! VOILA OĂč CA VOUS MENE, l'OBSTINATION ! ALORS, HOW DOES IT FEEL ?
Je vous invite donc à reconsidérer certains de vos choix...
[[Accepter ses erreurs, se repentir, et reprendre sa vie en main->ok Le caravane ]]Lentement, le front en sueur, vous tentez de faire un pas en avant, le regard résolument fixé devant vous. Une ombre grandissante s'étend à vos pieds. Et soudain, vous la sentez. L'odeur. L'odeur piquante de mauvais vin qui s'enroule autour de vous, qui vient chatouiller malicieusement vos narines. Puis, alors que vous parvenez à faire un second pas, la toux polie. Vous fermez lentement les yeux, en priant fort tous vos dieux.
//But there are no Gods here.//
La main lourde de l'abbé se pose sur votre épaule. Il n'a pas besoin d'en dire plus. Vous savez.
---
[[Il est temps.->OkInspecter]]Vous armant de courage, vous prenez la résolution de dire à l'abbé qu'il n'a qu'à demander à l'un de vos nombreux guerriers. Ou bien que de toute façon un Daloryan est déjà parti voir et qu'il serait fort impoli, voire générateur de tensions, de vouloir le suivre. Et puis, qui sait, ça se trouve ce genre de bruit est trÚs courant et fait partie des parades amoureuses des créatures locales ? Avec un peu de malchance, vous allez tomber sur une scÚne intime entre deux Daloryans et ce serait vraiment inconvenant. Vraiment.
Et en plus vous ne parlez pas bien leur langue. Oui, vous allez lui dire que le mieux Ă faire c'est que tout le monde aille inspecter le bruit ou bien de continuer la route.
Ou alors changer de sujet. Oui, c'est bon ça, le prendre à dépourvu, comme quand votre maßtre vous surprenait en train de discuter pendant ses leçons et que vous esquiviez son courroux avec une question du style "Eyh, maßtre, est-ce vrai que les Amoureux naissent dans des gousses d'Arbre?" ou "si je suis blessé mais que j'aspire le sang de ma blessure aussi vite qu'il coule est-ce que je suis immortel ? " ou "Est-ce qu'on peut tomber malade en voulant embrasser une grenouille pour vérifier que ce n'est pas un prince charmant ?"
Ah ah, oui, vous alliez faire ça. Vous vous tournez donc vers l'AbbĂ©, et en plongeant vos yeux dans les siens, rougis par l'alcool, la fatigue, et peut-ĂȘtre un peu la colĂšre, vous ouvrez la bouche mais...
...son aura Ă©thylique frappe la premiĂšre. Il vous faut prendre une respiration avant de parler et il est plus rapide que vous.
"''C'est non. DĂ©pĂȘchez-vous de le suivre."''
Dommage. C'Ă©tait un bon plan.
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[[Votre honneur est presque sauf.->OkInspecter]]
Soudain, vous entendites un craquement puissant dans les bois, sur votre droite. IntriguĂ©, vous levĂątes -quelle est belle cette langue- les yeux et un sourcil en mĂȘme temps (vous ĂȘtes plein de ressource, bravo). L'un des Alfes maugrĂ©a quelque chose dans ce qui lui tenait lieu de barbe, et d'un pas lourd se dirigea vers la forĂȘt. Bon. Personne d'autre parmi les crĂ©atures locales n'avait l'air particuliĂšrement paniquĂ©, cela devait vouloir dire qu'il ne fallait pas s'en faire. Vous vous apprĂȘtiez Ă reprendre votre "progression" quand vous bĂ»tĂątes dans le bas du bide de l'abbĂ© Chamel. Un silence. Il renifla d'un air pensif tout en regardant l'Alfe qui pĂ©nĂ©trait entre des arbres assez aimables pour le laisser passer.
"''Je me demande pourquoi il va voir ce bruit.''" LĂącha l'AbbĂ© apparemment pour lui-mĂȘme tandis que vous vous atteliez Ă le contourner en essayant de ne pas vous laisser enivrer par l'arĂŽme de vinasse qui flottait autour de lui de façon presque perceptible. Tous ceux qui discutaient trop longtemps avec lui finissaient saĂŽuls. C'Ă©tait une sorte d'aura.
"'' - Oh, sûrement rien de bien important''" répondßtes-vous aprÚs avoir senti qu'il attendait quelque chose. Vous aviez presque réussi à rejoindre le gros du troupeau à pas aussi discrets que possible quand il lùcha encore :
"''-Ce serait bien que //''quelqu'un''// de notre groupe aille avec lui...''"
Vous vous figeùtes, les yeux écarquillés, en position dite du Gecko-Apprenti (c'était la technique la plus répandue dans les Lycées de Magie d'Ebenaum qui consistait à se faire passer pour un élément du décor lorsqu'un professeur demandait un volontaire pour servir de cobaye à la prochaine démonstration de sortilÚge.) Mais dans votre dos l'imposante silhouette pivotait, ne laissant plus aucun doute sur qui était le "quelqu'un" désigné ni sur la teneur des "..."
---
[[Si vous souhaitez poliment faire semblant de ne rien avoir entendu et de continuer Ă marcher->okIgnorer]]
[[Si vous souhaitez vous retourner et décliner l'invitation en usant de tout votre charisme, cliquez ici.->oknégocier]]
[[Si vous prĂ©fĂ©rez vous rĂ©signer en silence, suivre le Daloryan, accepter votre sort et ne pas perdre votre temps Ă aller sur des chapitres inutiles avec le stoĂŻcisme d'Alfred de Vigny, cliquez ici. Vous ĂȘtes brave.->OkInspecter]]Vous aviez le sentiment de ne plus avoir de corps, et de plĂąner au-dessus de ce dĂ©cor Ă©trange sans pouvoir ni parler, ni crier. Etait-ce un rĂȘve ou la rĂ©alitĂ© ? Et oĂč Ă©tiez-vous ? Tout vous semblait Ă la fois semblable et familier.
(if:(history: where its name contains "Le caravane")'s length is 1)[Vous n'étiez plus chez vous, en Erenthyrm. c'était certain. Les hommes étaient bien trop nombreux, habillés bien trop étrangement, et ils bavassaient cette langue parlée par les étrangers. Mais, pour une raison ou une autre, vous parveniez à comprendre ce qu'ils disaient, et tout ce que vous voyiez n'avait en réalité rien de totalement inconnu ni effrayant.]
(if:(history: where its name contains "SoudainEben")'s length is 1)[C'est Ă ce moment que vous aperçutes le blason en bronze au centre de la table. Un ourson. Terra Kraum ! Vous Ă©tiez de retour dans le chĂąteau de Tristelune, auprĂšs duquel vous vous teniez avant d'avoir Ă©tĂ© tĂ©lĂ©portĂ© auprĂšs des autres crĂ©atures sauvages ! PARFAIT. Mais... oĂč est votre corps?]
Vous n'aviez visiblement pas de corps, et vous flottiez comme une sorte d'observateur invisible, pouvant vous déplacer autour de l'assemblée.
Ne pouvant rien faire de mieux, vous dĂ©cidĂątes d'Ă©couter ce qu'il se disait, et de flotter lĂ oĂč vous pouviez. Mais Ă©tonnamment, vous ne parveniez pas Ă vous Ă©loigner beaucoup d'un homme Ă la barbe taillĂ©e et au regard dĂ©sabusĂ© qui soupirait beaucoup en Ă©coutant tous les autres individus s'agiter.
---
Myrabel fit rouler entre ses doigts ses anneaux. C'était autant pour s'occuper les doigts que pour rappeler à tous ceux assemblés autour de la table qui était le patron. Lorsqu'il obtenait un diplÎme dans son lycée, un pratiquant de la Voie de Vie de la magie, l'Herpe, obtenait le droit de porter un anneau de magie à son doigt, qui indiquait son appartenance à un Lycée plutÎt qu'un autre. Quand on devenait archimage, on ajoutait un second anneau à son doigt. De temps en temps, mais c'était peu fréquent, certains mages obtenaient un diplÎme dans deux Lycées. Encore beaucoup plus rares, dans trois Lycées.
Myrabel, malgré son chapeau bleu étoilé ridicule et sa cape jaune d'un brillant criard possédait les anneaux des 5 lycées et était archimage dans une poignée -pun intended- d'entre eux. Lui qui était druide à l'origine aurait pu ouvrir une bijouterie rien qu'avec une main, ce qui lui valait le doux titre créé presque pour lui seul de Hiéromage.
Ăvidemment, cela prĂȘtait Ă beaucoup de confusion avec l'autre Myrabel, celui qu'ils venaient avec l'aide de Tristelune et de tous les hĂ©ros assemblĂ©s en Terra Kraum de chasser quelques heures auparavant. Cet autre Myrabel -on ne savait plus bien lequel avait pris le nom duquel- Ă©tait Ă un cran encore au-dessus. C'Ă©tait un GĂ©nomage. L'un des premiĂšres ĂȘtres crĂ©Ă©s par les Dieux. Et celui-ci Ă©tait en plus le
MaĂźtre de la Magie, pour ne rien faciliter Ă l'affaire. Qu'il eĂ»t versĂ© dans l'art des crĂȘpes n'aurait rien changĂ© Ă sa puissance mais au moins on aurait Ă©vitĂ© des quiproquo malheureux qui conduisirent l'un ou l'autre des Myrabel Ă ĂȘtre tenu pour responsable des actions de l'autre. Et plus d'un crĂ©ancier s'en serait allĂšgrement plaint s'il avait eu l'opportunitĂ© de survivre Ă cette petite confusion.
Tout autour de la table se tenait quantitĂ© d'individus de tous horizons. Certains vous semblaient vaguement familiers, d'autres franchement connus, mais vous n'arriviez pas Ă prĂ©cisĂ©ment les recadrer. Il y avait du prĂȘtre et des mages -notamment un type tout en noir particuliĂšrement Ă©nervĂ© beuglant "APOCALYPSE" dĂšs qu'il arrivait Ă en placer une- des types bardĂ©s de mĂ©dailles ou de dagues, et, chose Ă©trange, un espĂšce de volatile squelettique dont la moitiĂ© du corps semblait avoir Ă©tĂ© brĂ»lĂ©e. Probablement une sorte de faucon. Il n'avait plus qu'un oeil qui brillait d'un Ă©clat particuliĂšrement mauvais et dans lequel transpirait la rancune, juchĂ© sur l'Ă©paule d'un ĂȘtre de petite taille au corps rocailleux qui cachait sa bouche derriĂšre une barbe mĂ©tallique Ă©paisse. Probablement un Hungen, l'une de ces crĂ©atures faites de roches.
A la table Ă©tait aussi attablĂ©e la toute-nouvelle femme de Tristelune. Encore en robe de mariĂ©e mousseline avec son joli diadĂšme de diamants constrastant avec ses cheveux mi-longs bouclĂ©s d'un noir de jais, elle donnait l'impression de bouder, ses bras hĂąlĂ©s croisĂ©s, jetant de ses yeux d'Ă©bĂšne des regards sombres Ă qui osait la dĂ©visager. A sa droite, le maĂźtre voleur Ace lorgnait l'air de ne pas y toucher sur les bagues du HiĂ©romage. Myrabel leva une main lasse, le brouhaha cessa. C'Ă©tait la premiĂšre fois qu'il prenait la parole depuis la disparition de Tristelune et... d'une grande partie des individus qui partageaient quelques heures auparavant joyeusement petits fours, anecdotes, cadeaux et coups de dagues dans le dos. La journĂ©e avait Ă©tĂ© longue. Il y a Ă peine quelques heures, ils affrontaient le maĂźtre de la magie, ses crĂ©atures, Nycanoc la preneuse de vies et une soufflante de lâImpĂ©ratrice Magdalena. Et de toutes ces menaces, câĂ©tait clairement la derniĂšre la plus redoutable.
"''Bon,'' dit-il en soupirant, ''je rĂ©sume.'''' Donc Quelques instants aprĂšs que nous ayons dissipĂ© le petit malentendu conçernant l'AUTRE Myrabel -Oui, monseigneur Melboeuf-que-je-me-souviens-pas-avoir-vu-sur-le-champ-de-bataille, un commentaire ? Non, il me semblait bien.- Une portion significative des invitĂ©s Ă disparu en tentant d'interrompre une bande de clampins qui, selon notre seul tĂ©moin -''il jeta un regard passablement mĂ©prisant Ă une sorte de Nelwyn vĂȘtu d'une brigandine orange Ă©limĂ©e et dont l'air bĂ©at Ă©voquait un crapaud occupĂ© Ă observer deux mouches parties dans des directions opposĂ©es-'' Ă©taient en train de rĂ©aliser un quelconque rituel. Et parmi les disparus, l'AbbĂ© Chamel, ce qui est une perte nĂ©gligeable, et Tristelune ce qui..."''
A la mention de Tristelune, plusieurs voix s'Ă©levĂšrent :
''"- Notre pauvre héros ! Lui si viril !"
- ça c'est bien vrai, un homme, un vrai, reconnaissable entre tous !
- C'est sûr qu'on pourrait pas le confondre avec une petite blondinette à lunettes, ça, non"
-...CE QUI,'' reprit Myrabel un demi-ton plus haut ce qui suffit Ă faire taire les papoteurs,'' est plus embĂȘtant car il Ă©tait censĂ© sceller la paix entre les peuples d'Hoygg et d'Heygg et mettre fin au Castelom.. Or, il semblerait que Soak ait envoyĂ© un certain nombre de ses guerriers fanatiques afin de semer le chaos. Ils nous ont infiltrĂ©s plus tĂŽt -oui je m'intĂšgre dans le "Nous" vous allez la boucler Melboeuf ou faut que je vous en colle une ?- et Tristelune avait Ă©tĂ© gravement blessĂ©. Une partie des nĂŽtres -et des chaotiques- ont aussi disparu. Mais il en reste toute une armĂ©e dehors et, Si je rĂ©sume bien, nous sommes un peu assiĂ©gĂ©s. Sans compter que personne ne sait oĂč sont les autres hĂ©ros, L'ImpĂ©ratrice Magdalena, Dinthel le Degon ou mĂȘme l'autre Lapin tueur lĂ , comment vous l'appelez ? Toudou ? Je sais plus.
- L'APOCALYPSE !'' Beugla d'un coup le magicien vĂȘtu de noir, sa longue barbe noire qui se confondait avec ses cheveux dĂ©goulinant de sueur (ou de larmes?), les yeux exhorbitĂ©s.
''- Du calme, Archimage Boutentrain. Les murs sont Ă©pais."''
L'archimage s'épongea le front et essuya ses petites lunettes rondes avant qu'une voix hurle depuis l'extérieur :
''- Alerte, on a trouvé une brÚche dans les murs !"
-l'APOCALYYYYPSE !
- Bon, ça suffit maintenant, ''redit Myrabel en se massant les tempes. ''Les défenses de la cité ne vont pas tenir longtemps, surtout qu'il ne nous reste plus que des courtisans, des princesses, des marchands et...''
''- Et mÎa ! "'' ajouta le Nelwyn à l'air de batracien que personne n'avait sollicité avec un air joyeux.
''- ... des boulets. Bon. Pour l'heure, il faut que nous comprenions ce qu'il se passe. Nous avons décidé des positions. Une partie d'entre vous va rester sur les lieux, pour tenir, et assurer quoi qu'il arrive la sécurité de ceux bloqués à l'intérieur en cas d'invasion. D'autres vont s'échapper par les souterrains que nous avons trouvés vers l'ancienne nécropole, et... il me faut des volontaires pour venir avec moi chercher des indices et -un regard glissa vers le faucon squelettique qui donnait l'impression en permanence d'avoir envie de lancer des insultes au monde entier mais qui se retenait par orgueil, ou mépris- voir si on peut faire quelque chose pour réparer la situation."''
A la mention de volontaires, un frisson parcourut l'assemblée. C'est à dire qu'évidemment, il était tentant en situation de péril de rester prÚs de quelqu'un supposément aussi puissant que Myrabel mais... Well, déjà , était-on vraiment sûr qu'il ne les avait pas volés, ses anneaux ? Et combien de fois avait-il déjà perdu la raison ? Plus d'une condamnation à mort couraient aprÚs lui, pour sûr. Et on racontait que c'était l'amour qui le guidait. Ces gens-là étaient les plus imprévisibles et dangereux de tous. D'autant que Myrabel avait le talent pour s'attirer des ennuis.
La reine, en prenant grand soin de garder les yeux fixés dans le vide loin devant elle et de ne croiser le regard de personne, se glissa jusque dans le groupe des Maßtres Artistes dont personne n'attendait autre chose que la fuite.
Quand l'archimage Bountentrain cessa de gĂ©mir et releva la tĂȘte, il se rendit compte bien tard qu'il ne restait plus que lui Ă la table face Ă la capitaine des gardes qui attendait ses ordres.
''- Bien, c'est réglé, merci pour votre bravoure, mon vieux."
''
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[[Si vous faites partie des gens sains d'esprit et que vous voulez suivre ceux qui vont partir par les souterrains, cliquez-ici -'spĂšce de lĂąche - ->okFuir]]
[[Si vous décidez de rester pour voir ceux qui vont rester sur place à tenir le siÚge, sachez que vous avez mon respect. Bravo. Il en faut des gens comme vous, pendant que les gens comme moi sont déjà dans les souterrains. ->OkTenir le siÚge]]
[[Si vous dĂ©cidez de suivre Myrabel, signez ici. Une croix suffira, va. Ou mĂȘme une larme.->Myrabelok]]
Menés par la femme de Tristelune dont le statut de reine par interim était un peu flou ainsi que par les maßtres des Guildes encore présents, les notables dévalÚrent les escaliers en colimaçon en s'efforçant de ne pas se marcher dessus.
ArrivĂ©s dans les archives, ils sentirent une odeur Ă©trange. Une odeur de brĂ»lĂ©. Mais ils n'eurent guĂšre le temps s'attarder, et ils foncĂšrent vers les passages secrets au fond de la rĂ©serve. Il fallait passer dans un immense tonneau autrefois rempli de vin. Tout le monde s'Ă©chappa sans problĂšme, sinon quelques salissures de boues et glissades involontaires mais, subitement, la reine s'arrĂȘta.
''"Dites, MaĂźtre Ace...
-Oui ?
- Mon alliance, elle est bien censĂ©e ĂȘtre en pierre CĂ©lestine...
- Euh, oui ?
- Pourquoi elle ne brille pas dans le noir, alors ?
- Parce que c'est une fausse, votre altesse.
''-'' QUOI ''? Le cri de surprise et de colĂšre rebondit en Ă©cho dans le tonneau faisant glapir les derniers fuyards qui pressĂšrent le pas ne sachant plus trĂšs bien qui redouter le plus de la reine ou des chaotiques.
''- Oh, je pensais que vous saviez. Ca se voit rapidement quand on est un maĂźtre fauss...maĂźtre joaillier.'''' Regardez, on voit mĂȘme que ça a Ă©tĂ© fait grossiĂšrement, Ă la hĂąte. Qui vous l'a donnĂ©e, au mariage ?
- Mais...Mais...on l'avait confiée à ce type, là , celui était si sympathique... celui qui a couronné le capitaine Vimare roi par Interim !
- Le chef de la Sombre Opale ? Oh, je crains que la couronne de Vimare ne soit fausse Ă©galement.
- QUOI ? Mais vous n'avez rien dit ?
- Oh, moi, du moment que ça brille et que ça fait illusion.
- OĂč est passĂ©e mon alliance ? Bon sang, je ne peux pas laisser mon alliance ! Allez, filez, je vais essayer de la retrouver."
- Mais, majestĂ©, vous ĂȘtes... en robe.''
Le regard noir de la reine en dit long. Elle tira l'épée du fourreau du médisant, et claqua la porte du tonneau avec une force qui voulait clairement dire "//''don't even dare."''//
Vous décidez de la suivre en voletant alors qu'elle remonte les escaliers, épée dans une main, ourlet de sa robe dans l'autre. La colÚre qui émanait d'elle semblait assez forte pour repousser toutes les armées du monde. Son alliance, merde !
Mais soudain un fracas agita l'escalier, et elle n'eut pas le temps de pointer son épée qu'une masse composée de Myrabel, du Nelwyn, du Nybel et de son faucon dégueulasse lui tomba dessus et la fit rouler jusqu'en bas.
''"MAIS AĂEUH !
- Ne vous en faites pas majesté, j'ai un plan!
- Du coup je commence Ă m'en faire, si, j'vais pas vous mentir. Vous n'auriez pas vu mon alliance, au cas oĂč?. Vous n'auriez pas vu mon alliance, au cas oĂč?
- Ah. Justement, je la cherchais. Mais...c'est pas l'espĂšce d'anneau en or avec un gros bijou dessus Ă votre doigt ? A tout hasard hein ?
- Nan, je viens de découvrir qu'apparemment celle-ci est fausse.
- Fausse ? C'tennuyeux. Bon. Suivez-moi."
-Ok. donc vous me donnez des ordres maintenant. Tranquille."
- Oh, je vous en prie, altesse, vous pouvez aussi rester ici avec votre robe, les rats, et les guerriers de Soak.
- J'ai pas dit ça.''
Myrabel aida la reine Ă se relever tandis que les autres Ă©taient emmĂȘlĂ©s de façon aussi ridicule que dantesque. Puis tout le groupe courut vers le mur opposĂ© au tunnel secret. Le HiĂ©romage sembla alors entrer en transe, puis se mit Ă lĂącher de petits couinements.
Les trois autres se toisÚrent, interloqués.
-'' Squeeek...squeeeek...
- Heu, ça va ? ''
La reine commençait gentiment à reculer, quand, soudain, un pan du mur se mit à pivoter, révélant Boutentrain et une partie des défenseurs, prisonniers. Ils se hùtÚrent de sortir et partirent dans diverses directions, mais Myrabel stoppa Boutentrain d'une main.
''- Hop, hop hop. Vous restez avec nous, vous. Maintenant, si vous voulez bien tous me suivre...Enfin. MĂȘme si vous voulez pas, je vous laisse pas vraiment le choix. Vous avez dĂ©jĂ du bol que je sois du genre Ă toujours donner une seconde chance. Par ici, nous allons profiter de la nuit tombĂ©e.''
[[Suivre Ă contre-coeur Myrabel->epeeOk]]
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[[Repartir dans le passé pour observer Boutentrain retarder l'ennemi->OkTenir le siÚge]]
[[Retourner en arriĂšre pour comprendre commet Myrabel en est arrivĂ© lĂ ...->Myrabelok]]Tandis qu'une partie -assez pressĂ©e et nombreuse- des prĂ©sents disparaissait, menĂ©e par la reine et les maĂźtres Artistes, dans les escaliers en direction des tunnels, vous dĂ©cidĂątes de rester Ă flotter prĂšs de ceux qui allaient tenir le siĂšge le plus longtemps possible. A leur tĂȘte, le mage Boutentrain en sueur. Vous vous approchĂątes de lui, attirĂ© par une force invisible. Myrabel lui jeta un dernier regard entendu avant de disparaĂźtre Ă son tour en compagnie du nain et de son corbeau squelettique par une courtine.
La capitaine des gardes, une femme aux cheveux de cuivre et au yeux ambres semblait un peu méfiante à l'idée de devoir répondre à un mage, mais elle se plia néanmoins à la tùche :
''
- Bien, monseigneur Boutentrain. Dans nos forces, Il nous reste les changeurs de forme, là , les Ombreux adeptes de Nycanoc. Sont toujours là , eux. Pas que ça nous réjouisse, mais bon. Il nous reste les bandits qu'on avait capturés et les chevaliers de Tyr. On a aussi un certain nombre de paysans.
- ... qui sont venus se réfugier ici à la vue de l'ennemi ?
- Heu, non...C'est à dire que la majeure partie de Terra Kraum est composée de paysans.
- Ah.
- OĂč est-ce que l'on doit aller apporter du renfort pour contenir aussi longtemps que possible l'ennemi et gagner du temps pour la retraite ?
''
Vous sentez que vos propres pensées pouvaient influer sur Boutentrain. Qu'alliez-vous lui suggérer de faire ?
---
Your Text Here
[[''"Allons aider les chevaliers de Tyr Ă tenir les portes!"''->TyroK]]
[[''"Et si... et si on demandait aux Ombreux de prendre l'apparence de Chaotiques pour tromper la vigilance des autres?"''->oKombreux]]
[[''"libérons les prisonniers qu'ils se battent pour nous !"''->Okprisonniers]]Vous suivez Myrabel qui s'éloigne, laissant d'un cÎté Boutentrain gérer les défenseurs et de l'autre la nouvelle femme de Tristelune gérer les fuyards.
FlanquĂ© du Hungen aux yeux rubis, de son oiseau cadavĂ©rique et du Nelwyn louchant, Myrabel part sur une courtine. Au-dehors, les combats font rage, et il y a mĂȘme ici et lĂ quelques chaotiques infiltrĂ©s durant le mariage ou aprĂšs qui bondissent sur les dĂ©fenseurs. Un ou deux essayent de s'en prendre Ă votre trio, mais quand ce n'est pas Myrabel qui d'un geste distrait de la main les projette par quelque sortilĂšge dans un Ă©tat bien plus chaotique que celui dans lequel leur corps avait fonctionnĂ© jusqu'alors, c'est le Hungen qui fait tonner une sorte de tromblon avec un air mauvais derriĂšre sa barbe de mĂ©tal. Aucune armure ne lui rĂ©siste.
Vous parcourez en survolant le trio de long en large les crĂ©neaux tandis que Myrabel semble occupĂ© Ă murmurer tout un tas de choses. Finalement, le voilĂ qui se dirige vers le camp des invitĂ©s qui se faisaient appeler la Sombre Opale, et que le Nelwyn -mais qu'il arrĂȘte de baver, celui-lĂ !- dit avoir vus faire un rituel. Une fois dans leur tente, Myrabel trouve assez rapidement (comprendre Ă grands renforts d'une magie dont il vaut mieux ne rien savoir) ce qu'il cherche : un vieux grimoire. Il le feuillette rapidement, en lĂąchant quelques "''mais bien sĂ»r...''" et ''"Tout s'explique !''" ou encore ''"c'est donc la truite qui avait fait le coup..."'', remarques Ă©minemment Ă©nigmatiques qui n'ont d'autre but que de frustrer le lecteur qui en dĂ©jĂ marre de rien panner depuis bien trop longtemps et d'ailleurs est-ce qu'il serait pas l'heure d'aller //Netflix and Chill// plutĂŽt que de rester lĂ Ă contempler ce dĂ©lire obscĂšne ?
Non?
''CLAC''. Myrabel referme le livre interrompant le Nelwyn visiblement occupé à voir quelle distance il pouvait enfoncer son doigt dans ses orifices devant le regard horrifié du faucon zombi qui semblait pourtant en avoir déjà vu plus qu'à son heure (et comme il n'a plus de paupiÚres il ne peut qu'observer en silence.)
Silence que brise Myrabel sans la moindre considération. Goujat. Interrompre un tel moment de grùce!
''"-Il nous faut un doigt de la reine. DEMI-TOUR ! Allons, hop hop hop!"''
Faisant volte-face, il se dirige d'un pas rapide vers la porte donnant sur l'escalier menant aux souterrains. Vous les suivez s'engouffrer dans l'escalier en colimaçon, quand sans crier gare le Nelwyn trébuche sur la premiÚre marche et tombe sur le nybel qui tombe à son tour sur Myrabel et les trois compÚres ne forment plus qu'une masse informe roulant et boulant jusqu'aux bas de l'escalier, en fauchant au passage la reine qui le remontait, une épée à la main.
''"MAIS AĂEUH !
- Ne vous en faites pas majesté, j'ai un plan!
- Du coup je commence Ă m'en faire, si, j'vais pas vous mentir. Vous n'auriez pas vu mon alliance, au cas oĂč?
- Ah. Justement, je la cherchais. Mais...c'est pas l'espĂšce d'anneau en or avec un gros bijou dessus Ă votre doigt ? A tout hasard hein ?
- Nan, je viens de découvrir qu'apparemment celle-ci est fausse.
- Fausse ? C'tennuyeux. Bon. Suivez-moi."
-Ok. donc vous me donnez des ordres maintenant. Tranquille."
- Oh, je vous en prie, altesse, vous pouvez aussi rester ici avec votre robe, les rats, et les guerriers de Soak.
- J'ai pas dit ça.''
Myrabel aida la reine Ă se relever tandis que les autres Ă©taient emmĂȘlĂ©s de façon aussi ridicule que dantesque. Puis tout le groupe courut vers le mur opposĂ© au tunnel secret. Le HiĂ©romage sembla alors entrer en transe, puis se mit Ă lĂącher de petits couinements.
Les trois autres se toisÚrent, interloqués.
-'' Squeeek...squeeeek...
- Heu, ça va ? ''
La reine commença gentiment à reculer, quand, soudain, un pan du mur se mit à pivoter, révélant Boutentrain et une partie des défenseurs, prisonniers. Ils se hùtÚrent de sortir et partirent dans diverses directions, mais Myrabel stoppa Boutentrain d'une main.
'- Hop, hop hop. Vous restez avec nous, vous. Maintenant, si vous voulez bien tous me suivre...Enfin. MĂȘme si vous voulez pas, je vous laisse pas vraiment le choix. Vous avez dĂ©jĂ du bol que je sois du genre Ă toujours donner une seconde chance. Par ici, nous allons profiter de la nuit tombĂ©e.''
[[Suivre Ă contre-coeur Myrabel->epeeOk]]
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[[Essayer de changer le cours des Ă©venements en aidant la reine Ă s'Ă©chapper->okFuir]]
[[Repartir dans le passé pour observer Boutentrain retarder l'ennemi->OkTenir le siÚge]]
Vous voletùtes vers les chevaliers de Tyr qui tenaient vaillamment les lourdes portes de la poterne, bloquant l'accÚs aux Chaotiques. Boutentrain monta sur les remparts, tandis que la capitaine des gardes partit vers les latrines en criant ''"j'ai une idée". ''
Les Chaotiques sont nombreux, mais n'ont pas d'engins de siÚge. Tous les regards se tournÚrent vers Boutentrain paniqué. Ce dernier regarda les uns et les autres et réalisa soudain :
''"-ah mais attendez, vous croyez que je vais faire de la magie, lĂ ? Non mais moi je peux vous faire des tours de cartes ou des paillettes.. Ă la limite je peux leur faire pleuvoir des lapins dessus... Ou un petit coup d'hypnose si vous arrivez Ă en faire asseoir un Ă une table et qu'il me parle d'un lieu de son enfance dans lequel il se sent secure, mais sinon..."''
Il n'eut pas le temps d'en dire plus qu'en contrebas une clameur s'éleva : des chevaliers chaotiques arrivaient depuis l'intérieur des murs et couraient vers les hommes de Tyr ! Ceux-ci, débordés, se divisÚrent en deux, laissant trop peu de défenseurs : les portes tombent, et c'est une marée de chaotiques qui déferla. L'Ordre de Tyr jeta les armes, encerclé, et Boutentrain également.
Ce n'est qu'une fois dans les cachots les plus profonds du chùteau que la capitaine des gardes, penaude, confia qu'elle avait été tirer avec son arbalÚte sur les chaotiques depuis une porte de service dérobée qu'ils n'avaient visiblement pas remarquée. Elle avait réussi à en toucher un et était fiÚre d'elle. Eux avaient trouvé ça une belle opportunité pour entrer dans le chùteau et étaient somme toute aussi assez content d'elle.
La vie prit une tournure assez salĂ©e pour l'archimage qui semblait pas loin de verser sa petite larme au fond des geĂŽles, quand tout Ă coup, un gros rat se glissa entre les pierres et le regarda avec ce qui semblait ĂȘtre une forme de soupir. Puis le rat s'approcha d'un certain type de brique et, devant l'incrĂ©dulitĂ© gĂ©nĂ©rale, fit tomber l'une d'elle. DerriĂšre, un levier qui ouvrait un passage secret apparut. Boutentrain et les autres s'esquivĂšrent prestement en suivant le passage qui menait dans les souterrains oĂč les attendait Myrabel, visiblement en transe. A l'approche de l'archimage, il rompit sa transe.
''"- Visiblement, le constructeur des geĂŽles avait soit prĂ©vu de passer un certain temps en prison, soit, et c'est plus probable, confiĂ© aux Artistes de bĂątir les geĂŽles. Et ils auraient Ă©tĂ© stupides de ne pas se mĂ©nager une issue de secours pour leurs autres activitĂ©s courantes. Allez, ceux qui veulent fuir, partez.. Moi, j'ai juste besoin de Boutentrain. Venez mon vieux, vous avez dĂ©jĂ du bol que je sois persuadĂ© quâil faut toujours donner une seconde chance. la Reine est avec nous. ''
[[Suivre Ă contre-coeur Myrabel->epeeOk]]
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[[Essayer de changer le cours des Ă©venements en aidant la reine Ă s'Ă©chapper->okFuir]]
[[Retourner en arriĂšre pour comprendre commet Myrabel en est arrivĂ© lĂ ...->Myrabelok]]TrĂšs vite, les Ombreux comprirent le plan. En un instant, leurs visages informes se meuvĂšrent jusqu'Ă prendre l'apparence de soldats de Soak. Ils se dĂ©pĂȘchĂšrent de se vĂȘtir d'armures rĂ©cupĂ©rĂ©es lors des prĂ©cĂ©dents affrontements, puis tous ensemble filĂšrent vers les portes afin de se poster sur les murs.
Mais, Ă©videmment, en voyant arriver votre compagnie, les chevaliers de Tyr qui tenaient les portes se crurent encerclĂ©s. InstantanĂ©ment, ils se sĂ©parĂšrent pour lutter contre les Ombreux dĂ©guisĂ©s en chaotiques, et de leur division les portes tombĂšrent. Pris en tenaille, les chevaliers de Tyr se rendirent alors que les -vrais- guerriers du chaos envahissaient la cour. Il y eut un petit moment de flottement gĂȘnant pendant lequel ils se demandĂšrent comment leurs copains Ă©taient rentrĂ©s et firent des prisonniers, mais qui ne dura pas bien longtemps. Abasourdi par le tour stupide de la situation, Boutentrain en eut les bras ballants et resta coi en se laissant enchĂąiner.
Les Ombreux -toujours déguisés- regardÚrent les chaotiques en grand nombre qui les prenaient pour leurs copains. Ils regardÚrent Boutentrain, puis ils se regardÚrent. Il suffit d'un haussement d'épaules pour qu'ils s'entendent. Quelques instants plus tard, Vous suiviez Boutentrain et les notables conduits dans un cachot, l'air dépités.
La vie prit une tournure assez salĂ©e pour l'archimage qui semblait pas loin de verser sa petite larme au fond des geĂŽles, quand tout Ă coup, un gros rat se glissa entre les pierres et le regarda avec ce qui semblait ĂȘtre une forme de soupir. Puis le rat s'approcha d'un certain type de brique et, devant l'incrĂ©dulitĂ© gĂ©nĂ©rale, fit tomber l'une d'elle. DerriĂšre, un levier qui ouvrait un passage secret apparut. Boutentrain et les autres s'esquivĂšrent prestement en suivant le passage qui menait dans les souterrains oĂč les attendait Myrabel, visiblement en transe. A l'approche de l'archimage, il rompit sa transe.
''"- Visiblement, le constructeur des geÎles avait soit prévu de passer un certain temps en prison, soit, et c'est plus probable, confié aux Artistes de bùtir les geÎles. Et ils auraient été stupides de ne pas se ménager une issue de secours pour leurs autres activités courantes. Allez, ceux qui veulent fuir, partez. Moi, j'ai juste besoin de Boutentrain. Venez mon vieux, la Reine est avec nous. ''
[[Suivre Ă contre-coeur Myrabel->epeeOk]]
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[[Essayer de changer le cours des Ă©venements en aidant la reine Ă s'Ă©chapper->okFuir]]
[[Retourner en arriĂšre pour comprendre comment Myrabel en est arrivĂ© lĂ ...->Myrabelok]]Vous suivĂątes Boutentrain vers les geĂŽles oĂč Ă©taient maintenus les chaotiques et les bandits ayant tentĂ© plus tĂŽt durant le mariage de semer chaos et dĂ©sordre. Vous inspirĂątes au mage de motiver ces hommes :
''"-Bon. On est partis tous sur de mauvaises bases... je sais. Mais il est jamais trop tard pour se racheter ! Battez-vous pour Terra Kraum, et le nouveau roi -qui n'est sûrement pas trÚs loin- vous le revaudra ! Hourrah !"''
Les bras croisés, l'air morne, les prisonniers peu convaincus dévisagÚrent l'archimage.
''- et on vous payera !
- HOURRAH !''
Boutentrain se hùta d'ouvrir la porte -avec la clé- et d'équiper en armes les bandits avant de les diriger vers les murs.
Les Chaotiques étaient nombreux, mais n'avaient pas d'engins de siÚge. Tous les regards se tournÚrent vers Boutentrain paniqué. Ce dernier regarda les uns et les autres et réalisa soudain ce qu'ils espéraient:
''"- AH mais attendez, vous croyez que je vais faire de la magie, lĂ ? Non mais moi je peux vous faire des tours de cartes ou des paillettes.. Ă la limite je peux leur faire pleuvoir des lapins dessus... Ou un petit coup d'hypnose si vous arrivez Ă en faire asseoir un Ă une table et qu'il me parle d'un lieu de son enfance dans lequel il se sent secure, mais sinon..."''
Cependant, la vue des renforts équipés d'arcs sembla décontenancer les Chaotiques. L'un d'eux s'écria alors à ses collÚgues que vous aviez libérés :
''"Par Soak, frĂšres, que faites-vous ?"
"- Ils nous ont promis de l'or !"
"-Il est oĂč, leur or ? "''
Les regards des prisonniers se tournĂšrent vers Boutentrain.
''"- Ben... dans la trésorerie, j'imagine, qu'est-ce que vous voulez que j'en sache ?"'' Mais en contrebas, le chef des Chaotiques reprit
''" -... du coup, les gars, vous voulez pas plutÎt nous aider à prendre la forteresse et comme ça vous pouvez vider TOUTE la trésorerie sans risquez votre peau contre nous ?"''
Il y eut un long silence sur le champ de bataille.
Le genre de silence qui se dĂ©pĂȘche de remballer ses cliques et ses claques dans ses valises parce qu'il sent quand ça pue. La capitaine des gardes lui emboĂźta le pas.
Boutentrain, lui, ne l'avait visiblement pas senti.
La vie prit une tournure assez salĂ©e pour l'archimage qui semblait pas loin de verser sa petite larme au fond des geĂŽles, quand tout Ă coup, un gros rat se glissa entre les pierres et le regarda avec ce qui semblait ĂȘtre une forme de soupir. Puis le rat s'approcha d'un certain type de brique et, devant l'incrĂ©dulitĂ© gĂ©nĂ©rale, fit tomber l'une d'elle. DerriĂšre, un levier qui ouvrait un passage secret apparut. Boutentrain et les autres s'esquivĂšrent prestement en suivant le passage qui mĂšnait dans les souterrains oĂč les attendait Myrabel, visiblement en transe. A l'approche de l'archimage, il rompit sa transe.
''"- Visiblement, le constructeur des geÎles avait soit prévu de passer un certain temps en prison, soit, et c'est plus probable, confié aux Artistes de bùtir les geÎles. Et ils auraient été stupides de ne pas se ménager une issue de secours pour leurs autres activités courantes. Allez, ceux qui veulent fuir, partez. Moi, j'ai juste besoin de Boutentrain. Venez mon vieux, la Reine est avec nous. ''
[[Suivre Ă contre-coeur Myrabel->epeeOk]]
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[[Essayer de changer le cours des événements en aidant la reine à s'échapper->okFuir]]
[[Retourner en arriÚre pour comprendre comment Myrabel en est arrivé là ...->Myrabelok]]Vous vous engouffrùtes avec Myrabel, l'étrange Hungen, son vautour, l'archimage Boutentrain, le Nelwyn-bigle et la Reine -elle devait bien avoir un nom, mais tout le monde l'appelait "Majesté". Et vous étiez à peu prÚs sûr que ce n'était pas son nom.- dans le passage secret caché au fond de la cave dans un tonneau à vin énorme et par lequel s'étaient déjà échappés tous les autres rescapés, tandis qu'au dehors, les sbires de Soak semblaient avoir pris possession des lieux.
Vous débouchùtes dans un espace boisé, au pied des remparts, en dehors des fortifications. Le Dragon du ciel était en train de disparaßtre à l'horizon, et la pénombre envahissait peu à peu le monde, offrant à votre escouade de quoi se cacher. Collés aux remparts de pierre froide et moussue, les pieds dans l'humus boueux de la sortie des souterrains (qui faisaient aussi office d'égoûts, visiblement. Souci d'économie.), tous écoutÚrent Myrabel qui exhibait avec un air complice exagéré un petit livre relié de cuir, sauf la reine qui pestait de ne pas avoir de bottes.
''-Voilà ce que j'ai trouvé dans les affaires des types louches. Regardez ça."
- Je comprends pas ce qu'il y a d'Ă©crit. C'est quoi cette langue, je l'ai jamais vue ?"'' Commenta Boutentrain, dubitatif.
''- Non mais moi non plus mais on s'en moque. Regardez les dessins !"
- Ben...je sais pas...on dirait... ouais, on dirait vaguement... une balle, une chaĂźne de montagnes et...une espĂšce de porte-banniĂšre, mais sans banniĂšre." ''
Il y eut un temps pendant lequel tout le monde regarda les symboles, puis Boutentrain. Enfin, sauf le Nelwyn qui lui pouvait regarder les deux en mĂȘme temps.
''- Vous ĂȘtes miro, ou quoi ?'' Questionna la reine avec un ton trĂšs rhĂ©torique. ''Une "chaĂźne de Montagnes" ? C'est une couronne, bon sang ! Et ça, lĂ , c'est une Ă©pĂ©e, et ça, un anneau."
- Ah ouais. Mouais. Ptet, maintenant que vous le dites, ça pourrait.
- Vous ĂȘtes sĂ»r qu'on a besoin de lui, Myrabel ?
- Ca, il faut le demander Ă ... Lui."''
"''Lui''", c'Ă©tait le faucon, qui Ă©tait partagĂ© entre l'orgueil d'ĂȘtre enfin sollicitĂ© et la haine d'ĂȘtre dĂ©signĂ© par "lui".
''
''''- J'CHUIS UN AIGLE ROYAL, UN PEU DE RESPECT !
- Vous ĂȘtes surtout trĂšs amochĂ©, mon vieux.
- Un aigle royal ? J'aurais dit plutĂŽt un faucon, moi..
- ZUT !
- Alors, vous pouvez dire Ă tout le monde ce que vous m'avez dit avec votre... ami, le Hungen, tout Ă l'heure, en Ă©change de notre...petit arrangement ?
- Comme je vous disais, avant que je me fasse... capturer par les Ombreux qui m'ont amené ici -et utilisé comme perroquet pendant des années, LES SALAUDS- j'étais avec...deux types et une Vaelir.
- ...Glop, Vayé la Vaillante et Pogar le Vénérable, c'est ça ?
''''- DITES PAR LEURS NOMS, A CES CROUTURES !'' Pesta l'oiseau avant de reprendre. ''Donc, j'Ă©tais avec eux parce qu'ils avaient Ă©tĂ© chargĂ©s de descendre au fond de la Faille, l'Hem. Ils ont utilisĂ© un ascenseur (c'Ă©tait sa toute premiĂšre utilisation, depuis il y a eu d'autres tentatives, quand ils ont pu rĂ©parer le machin, Ă©videmment) Ă pĂ©niche, et avec l'engin, ils ont descendu le courant de la riviĂšre qui coule au fond de la Faille. Ils avaient...Eu l'idĂ©e saugrenue d'aller se balader lĂ -bas et d'aller relever le type qui garde le filet que les Hungens avaient installĂ© Ă l'endroit oĂč la riviĂšre s'enfonce dans les entrailles de la terre, histoire de rĂ©cupĂ©rer des trucs qui auraient dĂ©rivĂ© au fil de l'eau. Comme de temps en temps les bouts d'armures des morts de la guerre de l'Hembar encore coincĂ©s au fond de l'eau et que le courant trimballe. Mais bon, Glop et Pogar et leurs copains ont eu un "accident" ''(ricanement sournois accompagnĂ© de son petit filet de bave malaisant)'' et la chaĂźne qui retenait la pĂ©niche a Ă©tĂ© "accidentellement" ''(et en digestif un gloussement Ă©loquent et glauque'') brisĂ©e. Ils ont disparu au fond de l'eau. Pfiou, ciao les tocards. C'est dommage, cela dit. DĂ©jĂ parce que je me suis retrouvĂ© seul avec les Ombreux qu'ils avaient pas tuĂ©s, et ensuite parce qu'il se trouvait qu'un type Ă bord de leur navire Ă©tait en fait un voleur qui avait tirĂ© l'Ă©norme collier de Perles d'obsidienne des Obliviones qui appartenait Ă l'impĂ©ratrice de KrĂ©nie.
- Vous voulez dire ces pierres qui sont capables de sauver une Ăąme des griffes de Nocmagna en la capturant dedans ? "'' s'exclama la Reine.
''- Mais qu'est-ce qu'on s'en moque ? Continuez.
- Or, pas trĂšs longtemps aprĂšs, Alors que les Ombreux me promenaient partout dans une cage, j'ai entendu certains d'entre eux dans les souterrains et les cavernes oĂč ils vivent discuter des nouvelles du monde. Et apparemment, certains avaient entendu parler d'une Ă©quipĂ©e qui aurait pu correspondre Ă celle de la PĂ©niche qui s'est enfoncĂ©e dans la riviĂšre. L'un d'entre eux avait une tante qui avait entendu dire par le frĂšre de son fils qu'un gros type s'Ă©tait pointĂ© finement pochĂ© dans une taverne et aurait prĂ©tendu ĂȘtre Glop le terrible, qu'il revenait d'un autre monde, et mĂȘme qu'il y avait visiblement fait une bourde avec des "moines". Bref, il dĂ©lirait Ă propos de monstres en forme de nuage sombres et d'hommes-chĂšvres. Si j'avais pu me libĂ©rer avant d'aujourd'hui, j'aurais parcouru le ciel pour en avoir le coeur net..."
''
Le silence s'installa de nouveau dans l'assemblée, songeuse, tandis que le volatile donnait l'impression de ruminer avec amertume de mauvais souvenirs. Ce qui est particuliÚrement difficile à faire avec un bec. Boutentrain demanda :
''"- Donc, si je comprends bien, vous pensez que la riviÚre de l'Hembar a permis à Glop et Pogar de voyager... dans un...autre monde, mais qu'ils sont parvenus d'une maniÚre ou d'une autre à en revenir. Ok. Mais en quoi ça nous aide, et pourquoi est-ce que vous auriez besoin de moi ?
- Parce que vous ĂȘtes le bĂąt...rejet...fils de Glop, Boutentrain. Et que vous portez le mĂȘme collier que le chef de la Sombre Opale. Selon Bigleux."''
---
[[Le plan !->ensuiteOk]]Pendant que Boutentrain, le regard dans le vide, la barbe béante, essayait de faire le point sur sa vie à cÎté de Bigleux, Myrabel fit le point :
''- Bon, pour l'instant, cette hypothĂšse ne nous sert pas dans l'immĂ©diat. Mais il faudra la garder au cas oĂč le plan A foirerait.
- On a un plan A ? PremiĂšre nouvelle.
- VoilĂ ce que je pense. Les types de la Sombre Opale ont pour une raison ou une autre tentĂ© de faire le rituel Ă©crit dans ce bouquin; Il apparaĂźt assez clair qu'ils avaient besoin d'une alliance, d'une couronne et de l'Ă©pĂ©e d'un roi. Puisqu'ils vous ont donnĂ© une fausse alliance, je pense qu'ils n'avaient besoin que de l'Ă©pĂ©e du vieux roi Arturius et de la couronne... que portaient toutes deux Tristelune quand il a tentĂ© d'interrompre le rituel. Ou alors ils avaient rĂ©ussi Ă les rĂ©cupĂ©rer avant qu'il arrive. Mais dans tous les cas, le rituel a fonctionnĂ©. Ce qui est Ă©tonnant. Maintenant, je pense qu'en toute logique, si les zinzins ont compris ce qu'il fallait faire, ils vont vouloir tenter de refaire le rituel pour rentrer. Le problĂšme, c'est que si le rituel les renvoie ici, ils vont tomber au milieu des soldats de Soak sans s'y attendre. Je ne vois qu'une solution, refaire le rituel nous-mĂȘme pour les prĂ©venir, avant qu'ils reviennent.
- QUOI ? Vous avez pas mieux, comme solution, franchement ?
- Là , tout de suite, au débotté, excusez-moi, non. Bon, je vais chercher des alliances, je crois savoir à qui demander. Retrouvons-nous à la nuit tombée ici."'' Et en un claquement de doigts, il disparut par magie. (et non pas COMME par magie. C'était vraiment de la magie, pour une fois.) La reine roula des yeux.
''- Il fallait quoi d'autre déjà ? Une épée de roi -Tristelune devait avoir sa propre épée sous sa tente, puisqu'il se pavanait avec celle d'Arturius aprÚs l'enterrement...Et une couronne ! J'imagine que l'on doit pouvoir récupérer la couronne de ce dernier dans la Nécropole...''
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[[Suivre Myrabel pour trouver l'alliance->okAllastar]]
[[Aller avec Boutentrain et le Hungen dans la NĂ©cropole chercher la couronne->couroneOk]]
[[Aller au pavillon de Tristelune pour s'y faufiler avec sa femme -titre- ->OKlame]]
Le palais du Boyeux d'Haribogravie Ă©tait sans doute l'un des plus raffinĂ©s au monde. BĂąti Ă©videmment avec le sang et la sueur du peuple -et un peu de blocs de granite, parce que ça coupe plus le blizzard que le sang et la sueur en hiver- il se dressait, ses murs peints avec des pigments ocres qui lui donnaient l'air d'une grosse boĂźte jaune posĂ©e sur un Ă©pĂ©ron rocheux dans la cordilliĂšre qui glissait depuis le cĂ©leste pic du Bofrist jusqu'Ă l'ocĂ©an beaucoup plus loin et nommĂ©e affectueusement par les cartographes la Mandibule gelĂ©e. Entre les deux, il y avait, entre autres, l'Haribogravie et le palais du Boyeux. Le Boyeux actuel, Alvaz, dit "Le Clown", avait commencĂ© sa vie comme trappeur dans les forĂȘts de rĂ©sineux enneigĂ©s des monts. Puis, trĂšs vite, il avait compris que la vĂ©ritable proie dans cette toundra dĂ©sertique, c'Ă©tait les types comme lui. Les ursidĂ©s du coin Ă©taient plus nombreux que les humains au mĂštre carrĂ©. Il avait eu l'intelligence de rapidement apprendre Ă cohabiter avec eux, et, mĂȘme, petit Ă petit, Ă les dresser. S'Ă©tait suivie une carriĂšre fructueuse comme saltimbanque dans un cirque Ă exhiber ses ours. Jusqu'au moment oĂč il rĂ©alisa qu'ĂȘtre capable de faire obĂ©ir une meute d'ours gĂ©ants pouvait rapporter autre chose que des cacahuĂštes et quelques piĂšces dans un chapeau. Ca et le fait d'avoir Ă©tabli des contacts dans toutes les citĂ©s importantes du pays au fil de ses tournĂ©es. C'Ă©tait ainsi qu'il avait facilement remplacĂ© l'ancien Boyeux d'Haribogravie. Avec la "facilitĂ©" que procure une grizzli dotĂ© de griffes longues comme, mettons, le malheureux poignard qu'un boyeux surpris dans son sommeil sort de sous son oreiller.
l'Haribogravie Ă©tait un passage important pour ceux qui voulaient faire la connexion entre l'Ouest et l'Est d'Ebenaum sans avoir Ă passer par l'Empire de Shahylmarils ou la passe du Danmark. Bref, en rĂ©sumĂ©, c'Ă©tait surtout important pour l'empire d'Allastar. Cela expliquait pourquoi la trĂšs raffinĂ©e impĂ©ratrice avait demandĂ© Ă son Ambassade officielle de se rendre au bal du mariage de la fille du Boyeux avec un prince Wampyr qui visiblement faisait un peu honte Ă sa lignĂ©e avec ses visions progressistes. Mais qu'importe. Le Boyeux avait invitĂ© le monde, le monde se devait d'ĂȘtre lĂ . En tout cas le monde qui avait envie de pouvoir circuler librement Ă travers les montagnes blanches sans se prendre des caillasses et des avalanches sur le coin du pif. Et, pour ça, le monde Ă©tait mĂȘme prĂȘt Ă passer sur le fait que pour une raison obscure le thĂšme du code vestimentaire du mariage Ă©tait le lĂ©gume. (Il faut dire que c'Ă©tait une denrĂ©e prĂ©cieuse dans un pays couvert de neige et de boue.)
L'ambassadeur d'Allastar Ă©tait donc lĂ , parmi la foule, dressĂ© d'un pourpoint molletonnĂ© pourpre brodĂ© d'un lion vermeil et les Ă©paules couvertes d'un manteau doublĂ© en fourrure d'hermine. Rouge. Et, Ă©videmment, une sorte de collerette bouffante verte qui associĂ©e Ă sa perruque sinople achevait d'en faire un poivron rouge gĂ©ant. Allastar Ă©tait riche, et voulait le montrer. Mais ça ne passerait pour une fois pas par les talents de couture de la premiĂšre dame de compagnie de l'ambassadeur. Il avait cependant apportĂ© moultes cadeaux et avait mĂȘme obtenu d'ĂȘtre en charge des anneaux de mariage. Allastar Ă©tait le plus riche, et tout le monde le savait. Il s'exprimait avec une voix qui serrait chaleureusement des mains et faisait prĂ©sentement des accolades sympathiques mais calculĂ©es avec trois types couronnĂ©s qui venaient d'on ne sait oĂč et semblaient vaguement perdus -personne ne leur avait visiblement donnĂ© le dress code-, avec leurs noms Ă coucher dehors. Mais au moins ils avaient eux aussi apportĂ© des cadeaux.
"''- Allons n'insistez pas, vous n'allez pas dormir dans une Ă©table, voyons, il y a assez de chambres dans le palais !"
- Mais...C'est que nous cherchons une jeune vierge qui..."
''L'ambassadeur, sans départir de son sourire, eut dans les yeux un nuage de panique avant d'attraper les trois types dans ses bras et leur chuchoter à l'écart :
''- Oulà , un peu de calme, les amis, il est un peu tÎt pour ça."
- Mais c'est un ange qui nous a dit que...
- Oui, oui, je vous l'accorde, les filles du coin semblent tombées du ciel. Enfin pour ceux qui aiment ce genre de choses, mais venez donc plutÎt me montrer ce que vous avez amené. Ca sent rudement bon cette poudre."
- ...Mais, on nous a dit qu'il y aurait un bébé..
- Et des vaches !
- OK, on tombe dans autre chose lĂ . Faut vraiment que vous arrĂȘtiez de parler si fort chers amis."
''
Pendant qu'il discourait et commençait à s'éloigner, une main polie se posa sans que personne ne la remarque sur son avant-bas. L'Ambassadeur s'interrompit et jeta un oeil derriÚre lui.
-'' Ah GrĂące ! C'est ma dame de compagnie. Oui GrĂące ?
- Excellence, dois-je aller préparer les alliances ?
''Un observateur extrĂȘmement douĂ© aurait peut-ĂȘtre perçu l'infime Ă©tincelle qui passa dans le regard de l'Allastari. Mais ce genre d'observateur n'Ă©tait clairement pas dans la piĂšce. Physiquement du moins. Il n'hĂ©sita qu'un milliĂšme de seconde avant de rĂ©partir avec un ton sans la moindre variation.
''- Oh oui, merci Grùce. Et soyez prudente, les sols sont glissants par ici. Elle est prévenante, hein ? Et élégante... si vous saviez ! Traditionnellement, on nous affecte des hommes de compagnie, puisque nous ne sommes que les subalternes de l'Impératrice et des Princesses-Marchandes, mais comment aurais-je pu en choisir une autre qu'elle ?
''
Belle, elle l'Ă©tait. Ses cheveux d'un or mordorĂ© Ă©taient tenus par un ciseau vermeil dans un savant chignon mais d'oĂč s'Ă©chappait une longue mĂšche qui reposait sur un trĂšs beau renard roux empaillĂ© avec un tel rĂ©alisme que l'on pouvait croire que l'animal Ă©tait vivant. Peut-ĂȘtre l'Ă©tait-il, d'ailleurs. Les yeux clairs de GrĂące Ă©taient ciselĂ©s comme tous les traits de son visage, et l'on ne pouvait s'empĂȘcher d'avoir l'impression qu'ils avaient Ă©tĂ© dessinĂ©s par un artiste minutieux qui aimait les angles. Mais les fines lĂšvres qu'elle plissait en permanence dans un sourire poli mais lumineux dissimulaient le caractĂšre de ses traits. La dame de compagnie Ă©tait maĂźtresse dans l'art des dĂ©tails, et notamment celui d'ĂȘtre Ă©lĂ©gante Ă la hauteur de l'Ambassadeur tout en disparaissant derriĂšre lui. Elle ne devait n'ĂȘtre qu'une ombre. Jolie, mais une ombre. MĂȘme quand elle devait le faire maquĂ©e comme un haricot gĂ©ant avec son corset Ă gros boutons verts et bombĂ©s sous un manteau tout aussi malachite. Mais elle n'avait pas poussĂ© la torture plus loin, bien qu'elle aurait pu transformer n'importe quelle livrĂ©e en potager trĂšs dĂ©cent si elle l'eut voulu. En tant que Dame de compagnie, un de ses premiers rĂŽle Ă©tait celui d'habilleuse. L'ambassadeur Ă©tait une personne pourtant coquette et esthĂšte, mais pour une raison qui Ă©chappait Ă GrĂące il la chargeait constamment de lui confectionner de nouveaux habits elle-mĂȘme alors qu'il aurait pu s'offrir les plus fines crĂ©ations de Florenzia. S'il avait su ce qu'elle faisait des excĂšs de tissu... Elle glissa parmi les cardinaux de Bald, le MaĂźtre de l'Ordre d'Hemonor et deux sultanes d'Al-Amar -respectivement un rang de carottes, un Ă©pi de maĂŻs et deux poireaux- avec l'agilitĂ© d'un chat dans une forĂȘt de ronces. Tous la virent, puis l'oubliĂšrent dans l'instant. Un Ă©clair quand ils croisaient son regard, puis l'obscuritĂ© dĂšs que trĂšs vite elle le dĂ©tournait pudiquement. Elle se rendit ainsi jusqu'en dehors de la salle du bal puis contourna les loges par la galerie extĂ©rieure battue par le vent. Prenant l'entrĂ©e des invitĂ©s, elle ne donna mĂȘme pas l'impression de vĂ©rifier que le couloir Ă©tait vide avant d'entrer dans la chambre de l'Ambassade. Vite.
[[ Se glisser prestement Ă sa suite dans la chambre avec le mĂȘme sentiment de conspiration->BagueOk]]La reine aussi se demandait comment elle en Ă©tait arrivĂ©e lĂ . Il y a quelques heures, elle pouvait ENFIN cracher des sourires et des remerciements dĂ©goulinants de cynisme Ă toutes les prĂ©tendantes de Tristelune qui lui prĂ©sentaient leurs hommages, alors que, quelques heures plus tard, non seulement son Ă©poux avait Ă©tĂ© mortellement blessĂ© et sauvĂ© in extremis par un dieu mais maintenant il avait disparu et avec la majeure partie de sa cour toute nouvelle par-dessus le marchĂ©.
C'était comme découvrir enfin comment réussir ce pas de danse et que votre partenaire décide de ne plus vous accorder de danse ou... une maison de poupée sans les poupées. Sauf qu'en plus, elle, on lui avait remplacé ses poupées par des humanoïdes chaotiques engoncés dans des armures crasseuses. Ah non, ça n'allait pas se passer comme ça, dût-elle y passer. C'était son mariage, merde ! Oui, elle aimait des choses simples, fleur bleue, et qui perpétuaient dans certaines parties du monde la condition de la femme au second rang, mais baste, ça lui allait bien, d'autant que tout ça lui avait permis à enfin obtenir de ne plus avoir à prendre d'ordres de quiconque. Oui, elle suivait les "conseils" de Myrabel de son plein gré, parvint-elle à se persuader.
Elle remontait encore une fois le souterrain secret pour dĂ©boucher dans la cave, suivie bien malgrĂ© elle par Bigleux, le Nelwyn dont elle n'avait toujours pas bien compris ce qu'il foutait encore lĂ . Au moins, le machin Ă©tait plutĂŽt docile, avait pas l'air intimidĂ© et ça lui donnait l'impression d'avoir encore un peu d'autoritĂ© sur quelqu'un. Serrant l'Ă©pĂ©e dentelĂ©e qu'elle avait rĂ©cupĂ©rĂ©e fermement, elle fit pivoter sans un bruit le couvercle du tonneau qui donnait sur la cave tapissĂ©e de salpĂȘtre, prĂšs des cachots.
''" - Bon, machin, l'Ă©pĂ©e de Tristelune devrait faire l'affaire. Or, je suis quasiment sĂ»re qu'il ne l'avait pas sur lui parce qu'il n'a qu'un seul fourreau et que mĂŽssieur s'est pavanĂ© avec l'Ă©pĂ©e d'Arturius toute la journĂ©e. Ou alors elle Ă©tait dans notre chambre ? Oh bon sang je ne me souviens plus s'il l'avait hier soir ou s'il n'avait que sa dague. J'ai pas fait attention Ă la taille. Mais attendez, est-ce qu'il ne l'avait pas lorsqu'il a Ă©tĂ© attaquĂ© ? Ca se trouve elle est dans l'infirmerie... Ou dans la salle du trĂŽne ? Quoiqu'il aurait Ă©tĂ© capable de l'emmener Ă l'armurerie pour que Paul le forgeron lui polisse le pommeau. Ces hommes qui laissent traĂźner leurs affaires n'importe oĂč, ils sont Ă©touffants ! "''
Bigleux sembla acquiescer. A moins qu'il désapprouva. Difficile à dire. C'était un taiseux. La reine reprit :
''- Le chùteau est sûrement empli de sbires de Soak, maintenant. Nous avons clairement environ 0 chance de pouvoir nous promener sans nous faire attraper. Quelle idée stupide c'était. Je veux dire, je suis en robe, maquillée, je suis belle, à quel moment est-ce que je pourrais passer inaperçue parmi eux...?"''
Son regard glissa pensivement sur le bigleux benoĂźt . Et s'y arrĂȘta.
''" Vous... par contre..."''
Quelques minutes plus tard, un seau Ă charbon rouillĂ© sur la tĂȘte, l'Ă©pĂ©e en main et une vieille selle en cuir trouvĂ©e dans la cave ceinte comme une armure autour de la taille, Bigleux avançait dans le cachot prĂ©cĂ©dĂ© de la reine les mains liĂ©es, qui essayait de jauger Ă quel point le costume Ă©tait crĂ©dible.
''- Vous avez vraiment besoin de garder dans vos poches tous ces trucs que vous avez trouvés par terre. Ils ne valent rien, vous savez ? Qu'est-ce que vous allez faire avec (input-box:2bind $lal,"XXX==",1) ?
- Quand on a plus rien, mĂȘme un dĂ©chet ça vous donne au moins l'illusion de possĂ©der quelque chose.'' C'Ă©tait la premiĂšre fois que la reine entendait le son strident de la voix du Nelwyn. Et elle espĂ©ra que ce fut la derniĂšre.
''- Vous avez clairement besoin de parler avec quelqu'un, mais ça ne sera clairement pas moi. Bon, au moins vous tenez l'épée dans le bon sens. Allons-y."''
Ca n'avait CLAIREMENT aucune chance de passer.
Vous restĂątes prĂšs de Bigleux prĂ©cĂ©dĂ© par la reine en partant des cachots dĂ©sormais vides jusqu'Ă l'escalier qui menait au reste du chĂąteau. BientĂŽt, ils dĂ©boulĂšrent sur une demi-douzaines de chevaliers aux armures plus sombres que l'ombre elle-mĂȘme et qui Ă©voquaient le rĂ©sultat de la fusion entre un porc-Ă©pic dans sa phase gothique particuliĂšrement Ă©nervĂ© et adepte de piercings et...une quincaillerie fournie en casseroles. Il y eut un bref moment d'hĂ©sitation devant la reine jusqu'Ă ce que Bigleux apparaisse et leur adresse un petit geste de son Ă©pĂ©e au grand dĂ©sespoir de la reine. Mais, Ă©trangement, cela passa, et l'agitation reprit, chacun vaquant Ă ses occupations diverses telles que torturer le bĂ©tail, souiller les tentures ou piller les prisonniers. Ou l'inverse.
''- Par ici, murmura la reine à Bigleux.''L'exploration débutait.
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[[Passer par la salle du trĂŽne->troneOk]]
[[Aller vérifier l'infirmerie->oLsoins]]
[[Fouiller la chambre nuptiale->oKchambre]]
[[Aller voir Ă l'armurerie, au cas oĂč.->Okarmu]]Les trois groupes se rĂ©unirent bientĂŽt au sommet d'une petite colline au milieu des bois, comme convenu, un peu Ă l'Ă©cart du chĂąteau de Terra Kraum. La nuit s'installait dĂ©sormais paisiblement et on entendait en provenance de la forteresse des chants et des rires tonitruants au-dessus d'un ciel aux nuages pigmentĂ©s par les lueurs des feux en contrebas.
''- Alors, les amis, vous voulez me dire comment s'est passé votre soirée ?"'' lança Myrabel en se frottant les mains. La reine lui répondit le regard fixé sur l'horizon.
''- Non. On en parlera pas. Jamais. Plus jamais.
- Pareil'', rĂ©pondit Boutentrain, la tĂȘte entre les mains, assis sur le sol.
''- Et en plus, j'ai pas retrouvé l'épée de Tristelune.
- L'épée de Tristelune ? Ah bah oui, c'est moi qui l'ai.
- QUOI ?
- Bah oui, je l'avais empruntée plus tÎt dans la journée, son aide de camp avait pas l'air d'y faire attention et c'était une jolie épée. Tenez, elle est là .
- MAIS POURQUOI VOUS LE DITES QUE MAINTENANT ?
- Mais je vous ai jamais dit de faire autre chose que de m'attendre ! Vous faites bien ce que vous voulez de votre vie.
- La vache, j'avoue qu'elle est salĂ©e celle-lĂ quand mĂȘme. Et dans une seconde vous allez nous dire que nous on est allĂ© chercher pour rien la couronne du roi au fin fond d'une nĂ©cropole peuplĂ©e de dĂ©pressifs ?
- Vous avez ramené une couronne royale de la nécropole ?
- Alors, non, mais on a essayé.
- Mais pourquoi, alors que vous avez une reine qui en a une juste lĂ ?''
Tout le monde regarda la reine, et le fin diadĂšme d'argent qui ceignait son front en croissant. Presque comme un sourire. Mais pas un sourire bienveillant. Ce bon vieux silence gĂȘnant qui ne partait jamais bien loin de ses meilleurs clients revint au galop.
''
- Ah, tiens, oui.
- BON, en tout cas, moi, je vous ai trouvé de vraies alliances royales, toutes fraßches retirées des doigts d'un couple nouveau ! Je vais sortir le livre des cultistes, il ne nous reste plus qu'à aligner les objets et procéder au r..."
''
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que, surgissant de nulle part, une bardée d'étincelles apparut en plein milieu de l'air devant eux. L'Hungen tomba à la renverse, et tous reculÚrent, sauf Myrabel, habitué à la magie. Lentement, la gerbe d'étincelles multicolore se mit à former une sorte de petit rond. Juste assez grand pour y passer une main. Myrabel, intrigué, s'en approcha et essaya de regarder de l'autre cÎté de cette anomalie qui flottait dans les airs iridescents.
''"Tiens. Hello, y a quelqu'un ?"''
Une voix répondit de l'autre cÎté. Myrabel, souriant, se retourna vers les autres :
''
- On dirait que c'est l'Abbé Chamel. Je sens son odeur d'ici. A tous les coups, ils ont tenté aussi de faire un rituel et il s'est dirigé évidemment vers moi comme catalyseur magique. Ou parce que j'ai le grimoire. Ou l'épée. Ou les deux. CA VA VOUS ? Oh sire. On se demandait ce qui vous était arrivé. C'est moi, Myrabel. Comment ça lequel ? Je suis le hiéromage. Vous ne me reconnaissez pas ? ...Avec tout ce que j'ai fait pour vous retrouver, il est impossible de se tromper... non parce que ... Oh, l'abbé comment ça va ?
Une pause. Puis Myrabel reprit Ă ses interlocuteurs, que vous entendiez mieux en vous rapprochant :
Ma foi trĂšs bien, et vous ?
Oh ben Ă©coutez on a pas Ă se plaindre. Il y a quelques guerriers de Soak un peu partout, Le roi a disparuâŠ
Ben non je suis lĂ .
Ah oui c'est vrai. Mais ça va, ce petit portail est magnifique. Et vous, comment se passe votre petite excursion dans un autre monde ?
Ma foi, les habitants sont trÚs pittoresques mais il font une boisson d'une grande qualité.
Non c'est vrai ? Amenez votre verre
Attendez ça ne passe pas, trempez les doigts.
Voilà , je goûte... mais, qu'est ce que c'est que ça ? Mais c'est sans alcool !
Euh oui,
Qu'est ce qui vous arrive ?
Je⊠je suis fatigué
Ăa ne va pas du tout, reprenez vous mon vieux
Oui, vous avez raison
La voix de Tristelune reprit, à travers le portail, bien que trÚs féminine :
Je vous en prie, il nous faut mon épée pour que nous rentrions chez nous...
Oh sire, comment allez vous ?
Bien. s'il vous plait, pouvez vous me donner mon épée...
Hum je ne sais pas, qu'est-ce qui me fait dire que vous ĂȘtes bien Tristelune ?
Mais vous ne me reconnaissez pas ? Vous venez de parler avec l'abbé Chamel !
Peut-ĂȘtre, mais dans le doute j'ai besoin d'une piĂšce dâor pour la caution.
La quoi ?... D'accord, trĂšs bien. Je n'ai que des gemmes sur moi mais ça a la mĂȘme valeur qu'une piĂšce d'or.
Montrez moi ? Non, ça ne vaut rien. J'ai dit une piÚce d'or, sinon pas d'épée.
Bon... qui a une piĂšce d'or ? Merci. Tenez voilĂ pour vous
TrÚs bien, j'ai la caution, voici l'épée. Et non, et si. »
La reine, médusée, vit Myrabel tremper son doigt dans du vin à travers le trou, le goûter, puis marchander l'épée de Tristelune contre une piÚce d'or avant de la faire passer entiÚrement à travers le trou jusqu'en Erenthyrm. Puis celui-ci disparut. Myrabel se frotta les mains, satisfait.
''
- Ah, voilà une bonne chose de faite. Bon, j'espÚre que leur rituel va mieux marcher parce que sinon faut qu'on se retrouve une épée. J'ai hùte de voir ce qu'il y a de l'autre cÎté. ''
Ses yeux brillaient Ă©trangement, enflammĂ©s. La reine ne put pas s'empĂȘcher de remarquer l'impatience qui Ă©manait de lui.
''- Dites... pourquoi vous nous aidez, Myrabel ? Je veux dire, le prenez pas mal, mais vous avez une rĂ©putation de...imprĂ©visible, plutĂŽt... tournĂ© sur lui-mĂȘme... et il y a Ă©videmment ces rumeurs qui courent sur le fait que vous seriez en quĂȘte d'une toute puissance magique par...amour ?''
Le hiĂ©romage resta un moment le dos tournĂ©, avant de se retourner lentement vers la reine. Il avait perdu son petit sourire constamment moqueur et cynique. Il y avait quelque chose de presque dĂ©ment dans ses yeux oĂč brillaient les reflets des feux du donjon, au loin.
''- C'est vrai. Et s'il faut aller jusque dans un autre monde pour avoir l'espoir de trouver de quoi le faire renaĂźtre, je le ferais."
''
Il y eut une pause embarrassĂ©e. Boutentrain qui n'Ă©tait pas au fait de ces questions se mit Ă regarder vers la forĂȘt un prĂ©texte pour ne pas croiser le regard ni de l'un ni de l'autre tout en PoPoPant. La reine hĂ©sita puis reprit avec une voix douce et compatissante qui ne lui ressemblait guĂšre :
''- Alors, c'est trĂšs beau, et je trouve que vous avez raison de vous accrocher Ă vos rĂȘves, mais les sentiments ne se contrĂŽlent pas par magie, laissez plutĂŽt faire le temps et ...''
''- Cela fait plusieurs siĂšcles que la personne que jâaime est comme morte.
-...alors, S'accrocher Ă ses rĂȘves, c'est bien, mais il faut aussi parfois savoir quand il est bon de tourner la page, hein.
''
Myrabel se départit d'un rire jaune.
''- Croyez-en vos rĂȘves, mais pas trop. La devise du siĂšcle. DĂ©solĂ©, altesse, mais s'il existe quelque part un espoir de pouvoir un jour ne serait-ce que savoir que la vie lui a Ă©tĂ© rendue, je passerai mon existence Ă le chercher et Ă le cultiver. Ce nâest pas elle mon rĂȘve. Ce nâest jamais une personne que lâon rĂȘve, mais ce sont les moments de vie que lâon accepte de partager et de sublimer ensemble. Câest ça, la vraie alchimie. Cheminer, tĂątonner, un feu dâartifice. La seule inconnue est la vitesse avec laquelle les Ă©tincelles retombent. Etre patient, ce n'est pas un problĂšme. La seule chose Ă savoir c'est si votre patience est consacrĂ©e Ă un espoir rĂ©el et dans lequel vous avez envie d'investir. Et tant qu'il y a de la vie...Et vous, vous ĂȘtes pas lĂ aussi pour Tristelune ?"''
La Reine se tut, pensive, et frissonna. Etait-ce le froid de la nuit ? Elle ne savait pas vraiment. Elle, elle voulait surtout la couronne, Ă l'origine. Et elle l'avait. Mais... au fond d'elle, il restait encore la jeune demoiselle qui avait apprĂ©ciĂ© marcher main dans la main sur les remparts brisĂ©s de Terra Kraum et discuter en rigolant avec ce jeune guerrier bien plus maladroit en discussion quâau combat, dans le parc du chĂąteau oĂč bondissaient gaiement quelques rats dodus. Et lĂ , aujourdâhui, pour la premiĂšre fois, elle avait cessĂ© de fuir se mettre Ă lâabri devant le danger et elle avait passĂ© sa journĂ©e Ă risquer sa vie pour... le problĂšme dâun autre ? Bon sang, et elle avait aimĂ© ça.
Ils furent encore interrompus par une nouvelle gerbe d'étincelles. Bien plus grosse cette fois. Myrabel retrouva son sourire dément et se tourna, les bras ouverts, vers le portail en train de se former.
Dans son dos, Boutentrain, lui, avait toujours le regard fixĂ© vers la forĂȘt. Ses sourcils broussailleux se rejoignirent comme les mains d'un alchimiste en priĂšre.
''- Hey, dites, c'est quoi ce truc ambré qui se déplace...trÚs vite, depuis la montagne, là -bas. On dirait une sorte d'étoile filante... Et heu.. ça vient vers nous.''
Les pratiquants de l'Herpe apprennent assez tÎt à utiliser le double-Oeil. Grùce à ce dernier, ils peuvent lire l'empreinte magique d'une chose ou d'une personne. Il y a de nombreuses colorations, et selon le taux de luminosité, on sait la puissance magique des éléments. Les iris de Boutentrain s'effilÚrent comme celles d'un serpent paniqué à mesure que la lumiÚre grandissait dans le reflet de ses lunettes.
Dans son dos, le portail Ă©tait en train de s'ouvrir, mais Myrabel venait de sentir quelque chose et de se tourner vers la forĂȘt Ă son tour. Devant boutentrain, une comĂšte filait Ă travers les arbres, brillante sous la lumiĂšre des Ă©toiles, traçant un fil d'ariane en traĂźne enflammĂ©e derriĂšre elle entre les arbres clairsemĂ©s des collines environnantes et Ă©mergeant des marais.
''"TOUT LE MONDE A TERRE !"''
Il y eut un éclair de panache ambré, une gerbe rousse et dorée, quelques hurlements de l'autre cÎté, puis plus rien. Le portail se referma en un instant. Le silence fit tomber son rideau dans un salut majestueux.
''- Oh. ''
Pour la premiĂšre fois, les compagnons virent la peur dans le regard de Myrabel.
[[Quand, tout Ă Kou...Koukou!->Koukou]]Elle Ă©tait lĂ , attendant, au milieu de l'ombre et des feuilles. Elle avait toujours Ă©tĂ© lĂ . Ou jamais. Elle nageait dans le temps et au travers des destinĂ©es comme une comĂšte dans l'espace figĂ©. C'est ainsi qu'elle Ă©tait arrivĂ©e, Ă l'aube des Temps, en Ebenaum. TombĂ©e du ciel. Une Ă©toile ? Pas vraiment. MĂȘme le mot "insaisissable " Ă©tait trop dĂ©fini pour dĂ©crire Kou.
C'était une créature d'ailleurs. Avait-elle bondi de planÚtes en planÚtes jusqu'à s'accrocher au monde d'Eren alors qu'il n'était qu'une formation de roches agglomérées volant à travers l'espace pour échapper à son poursuivant ? Ou bien sommeillait-elle sur l'un de ces fragments célestes qui furent attirés pour devenir la carapace terrestre abritant Eren bien loin des regards stellaires ?
Impossible Ă dire. Peut-ĂȘtre les deux Ă la fois. Ce n'Ă©tait pas une dĂ©esse - mais elle n'avait rien Ă leur envier, ce n'Ă©tait pas une crĂ©ature de magie -mais elle restait bien supĂ©rieure Ă tous les mortels, Ce n'Ă©tait pas une crĂ©ature civilisĂ©e -mais pas une crĂ©ature sauvage,
Bref, c'Ă©tait Kou. Une anomalie en roue libre dans les mondes d'Ebenaum et d'Erenthyrm.
Et elle attendait. Depuis longtemps. Elle attendait de pouvoir le visiter, ce monde qu'elle pressentait se terrer sous l'autre. Elle en sentait les effluves, elle se souvenait de ses premiĂšres esquisses. Elle avait croisĂ©, alors qu'il Ă©tait tout jeune, le regard de l'Ours des TempĂȘtes, cette crĂ©ature qui aprĂšs avoir volĂ© le nectar d'Eren avait semĂ© la vie dans son antre.
Et Kou l'avait trouvé mignon. Rigolo. Une bonne grosse peluche. Mais à ce moment, elle avait été ramenée en Ebenaum, poussée dehors par les Vents furieux qui étaient les gardiens du Berceau. Le passage avait été refermé par un dard de glace titanesque, et Kou enfermée en Ebenaum. Blessée, tapie au fond de son terrier, elle avait aiguisé ses griffes.
Mais Kou était patiente. La plus patiente des créatures du monde, car la moins liée au temps. Elle avait pendant les millénaires parcouru le monde avec une bonhomie et une gaieté toute propre. Elle s'était amusée de semer le chaos ici et là , sans la moindre arriÚre pensée. Quand il manquait une chaussette sur deux à la lessive, c'était elle. Quand on ne retrouvait plus la bonne clé dans un trousseau rempli au moment d'ouvrir la porte au roi, c'était elle. Quand on jurait avoir mis de quoi s'essuyer dans les latrines mais que ça avait disparu! Bon, là , ce n'était pas elle, parce qu'elle était élégante. Mais on aurait pu le croire.
Rien ne lui importait, et de ses griffes acĂ©rĂ©es elle pouvait percer les poitrines avec une facilitĂ© dĂ©concertante. La beautĂ© sauvage de cette femme au corps de goupille et Ă la coiffe embrasĂ©e n'avait d'Ă©gal que la profondeur des blessures qu'elle pouvait affliger. Combien de guerriers nâeurent pas le temps de rĂ©aliser le danger parce quâils Ă©taient occupĂ©s Ă se recoiffer ? De ses doigts dĂ©licats elle pouvait faire battre un coeur ou le faire taire Ă jamais, sans mĂȘme qu'elle ne s'en rende compte, bien quâelle nâavait quâune tendresse naturelle pour tous les ĂȘtres vivants, pour peu quâils nâessayassent pas de freiner sa route. Plus tĂŽt, les hĂ©ros rassemblĂ©s Ă Terra Kraum par cette saison de Ventredragon avaient luttĂ© contre le mortel lapin Toudou en croyant qu'il pourchassait quelque chose. Non, il fuyait sa maĂźtresse. Mais elle se moquait de ce pastiche.
Elle l'avait senti, a des centaines de lieues de cela, l'ouverture vers l'autre monde. L'espace de quelques secondes, en son coeur avait jailli une Ă©tincelle de curiositĂ©, l'arĂŽme de l'Ours des TempĂȘtes qui vibrait de nouveau dans l'air; Elle avait bondi, mais Ă©tait arrivĂ©e trop tard. Cela ne lui arrivait pas souvent. Et cela ne lui arriverait pas une seconde fois.
Elle était là , et elle avait guetté le second portail s'ouvrir. Trop petit pour elle.
Mais une troisiĂšme chance venait de surgir, et celle-lĂ , elle n'allait pas la rater.
---
''- Mais...qu'est-ce que c'Ă©tait ?''
''- K...kou..kou.."'' bégaya Boutentrain, tout pùle.
-'' Un coucou ?'' s'Ă©tonna la reine qui n'avait pas l'air aussi perturbĂ©e que les deux mages. ''Plus jamais je leur donne des graines sur le bord de la fenĂȘtre, Ă ces saloperies.
- NON, c'Ă©tait KOU ! Une crĂ©ature hors du temps et du monde. Nul ne sait d'oĂč elle vient, ni qui elle est, c'est une sorte de femme aux airs de renard dont les griffes tranchent tout !
- Mais comment vous savez tout ça, vous ? lança l'aigle en grommelant.
- ARCHIMAGE EXPERT EN ENTITES SAUVAGES EXTRA-DIVINES, je vous ai dit
Myrabel se releva lentement et s'épousseta, l'air fùché. Personne ne me croira si je raconte notre histoire.
- Vous aurez qu'Ă Ă©crire un bouquin. Tout passe mieux avec un bonne histoire.
- Pff, et comment vous allez réagir quand je vous aurais décrite dans mon bouquin ?
- Hein ? Ah mais non mais vous ne parlez pas de moi dans votre truc, hein!
- VoilĂ . Personne ne comprend que les bouquins c'est avant tout une thĂ©rapie pour laisser derriĂšre soi des mots. Câest pas pour les autres. Câest pour soi.
- Ok donc dâabord les coucous, maintenant les pies. Câest quoi votre problĂšme ?
- Et ben, Ă priori, reprit Myrabel pour interrompre les deux lascars qui Ă©taient en plein dĂ©ni de la rĂ©alitĂ©, on l'a quand mĂȘme Ă©chappĂ© belle.
-'' Euh, excusez-moi ? Je me sens pas si bien que ça."''
C'Ă©tait le hungen. Il se tenait toujours debout devant l'endroit oĂč s'Ă©tait tenu le portail. Tout le monde le regarda. Sa tĂȘte de roche glissa lentement au sol, sĂ©parĂ©e de son corps par une fine mais profonde entaille fumante.
''- Ah. ''
[[Il ne restait plus qu'une chose Ă faire...->L'envoiOk]]
L'équipage se tenait sur le pont de la péniche ballottée par les flots brillants du Serpent Vif-Argent. C'était le nom que les gens avaient donné pendant des siÚcles à la riviÚre qui coulait au fond de la Faille. On n'avait pas trouvé d'autres explications au fait qu'elle donnait l'impression de briller alors que la faille était bien trop profonde pour que la lumiÚre du jour puisse lui parvenir sinon quand l'alignement était parfait avec le Dragon Zénith.
Mais maintenant qu'ils faisaient partie des rares privilĂ©giĂ©s Ă pouvoir contempler la riviĂšre en naviguant dessus, ils comprenaient : le fond de l'eau Ă©tait encore rempli, malgrĂ© les siĂšcles passĂ©s, par les armes et armures des soldats morts pendant la guerre de l'Hembar qui avait menĂ© Ă la crĂ©ation de la Faille. Par une raison Ă©trange, l'eau qui s'Ă©coulait en permanence depuis les lointaines mers jusqu'au fond de la Faille, dans une sorte de trou s'enfonçant dans la terre et que contemplaient maintenant vos compagnons faisait briller les objets abandonnĂ©s sous les eaux. Ils avaient l'impression d'ĂȘtre dans un coffre aux bords immenses. Au-dessus d'eux, on distinguait Ă peine le ciel. Ils avaient dĂ» se rendre Ă l'Ă©vidence, il leur avait Ă©tĂ© impossible de reproduire le rituel. Mais Myrabel, les yeux toujours brillants, avait voulu vĂ©rifier cette histoire de Glop -mĂȘme s'il n'avait pas voulu tenter de retrouver ledit Glop, mais plutĂŽt filer directement Ă l'Ascenseur-.
Il nous suit toujours ?
Oui. Il est visiblement en train de descendre lâascenseur en rappel. Il en a pour un moment, surtout avec son armure.
Redites-moi pourquoi il nous suit, Mordicus ?
Oh, et bien votre Altesse, Jean-BenoĂźt est du genre Ă vite sâattacher Ă une ennemie digne de ce nom. Et on sâen dĂ©barrasse pas facilement. Vous lâavez provoquĂ© en duel en le giflant. Il lâa pris comme un geste dâattention. Voire dâaffection.
La reine ne sut pas bien comment elle devait considĂ©rer la chose, tout en regardant, au loin, Ă lâautre bout de la faille, la petite silhouette rouge descendre la chaĂźne.
MaisâŠon sâest dĂ©jĂ battus une fois, pourquoi il insiste ?
Câest le genre Ă toujours croire aux secondes chances. Tant quâil perd.
Bon sang, encore un qui a des soucis dâattachement et dâego. Et il est pas censĂ© ĂȘtre discret ? Me capturer par surprise ? Parce quâon le voit lĂ , il le sait ? ON VOUS VOIT, LA !â
Oh non mais ne lui parlez pas Altesse, ça va juste le relancer.â
RESPECTEZ MA ZONE DE CONFORT !
Heu⊠Vous faites quoi là ?
EYH, CâEST PAS LE MOMENT DE VOUS ENTRAINER A LACHER PRISE, HEIN ! Mais quâest-ce-que⊠Ah bah si, il lâa fait ! Mais quâil est bĂȘte. STOP ! Y a un⊠type en armure Ă la mer !
---
Quelques instants plus tard, ils contemplaient le chaotique dans son armure dĂ©lavĂ©e qui dĂ©sormais affichait un vermeil digne dâun paladin, trempĂ© et Ă©vanoui.
Jâai dit âPASâ lĂącher prise. Il est pas futĂ© votre copain, Mordicus.
Oh, allez, vous savez bien comment fonctionne la négation, en français
Pf. En tout cas lui qui voulait une aventure, le voilĂ servi. Bienvenue Ă bord.
Elle soupira et se retourna vers le reste de lâĂ©quipĂ©e.
- ''Rappelez-nous déjà pourquoi vous nous avez pas téléporté ici par magie plus tÎt, Myrabel ?''
-'' On ne peut pas toujours tout régler par la magie, je vous l'ai dit. C'est en galérant qu'on progresse.'' La reine soupira avant de reprendre, aprÚs une pause.
''- Vous ĂȘtes sĂ»r de vous?'' Demanda-t-elle, n'en pouvant plus de se mordre les lĂšvres. Vous n'avez pas peur de...
''- ...Oui, j'ai peur. Dit-il en se retournant, lâair grandiloquent. Et vous savez pourquoi ? Parce que comme disait Le BĂ©otien dans le Terranaute, "L'Amour sĂšme dans son sillon les graines de fleurs que piĂ©tineront dĂšs qu'il aura dĂ©tournĂ© le regard ColĂšre, Peur, Tristesse, puis Envie qui vient ensuite et achĂšve tout. Ces quatre cavaliers sont les hĂ©rauts de la Folie de la Passion. Mais ne vaut-il mieux pas vivre parfois un peu fou que de ne pas avoir eu de passion du tout ?" et deux chapitres plus tard il ajoute :"Il n'a pas peur de tomber, celui qui n'a jamais volĂ© dans les airs. Mais pour les anges, un jour sans ailes n'est plus un jour." L'amour n'est qu'un concept impossible Ă saisir que l'on essaie de capturer bĂȘtement. Si nous arrĂȘtions de vouloir tout dĂ©finir et encadrer, nous vivrions plus libres. Il faut chercher Ă ce que nos envies nous amĂšnent sur des instants heureux Ă saisir, et improviser ensuite. Mais avoir envie de vivre quelque chose provoque souvent la peur de ne pas le vivre. Oui, j'ai peur. Tout le temps, et jamais."
Silence. Yeux plissés fixés sur un horizon imaginaire.
- Euh. Ok. Mais j'avais pas fini ma question en fait." ''La reine sembla confuse, mais elle n'osa plus rien dire. Les miĂšvreries, ce n'Ă©tait pas trop son truc, mĂȘme si elle ne pouvait s'empĂȘcher de se sentir Ă©mue par cet Ă©trange personnage qui donnait l'impression de patauger Ă la fois dans son irrĂ©ductible humanitĂ© tout en aspirant Ă la sagesse. N'Ă©tait-ce pas au final le lot de tous les mortels ?
La pĂ©niche continuait dâavancer lentement vers le fond de la Faille, retenue par la chaĂźne qui draguait le fond de lâeau. La reine ne put quand mĂȘme s'empĂȘcher d'ajouter, par fatigue, pour briser le silence et un peu par agacement du mec qui se la racontait comme un hĂ©ros :
''- Et vous devriez pas peut-ĂȘtre considĂ©rer qu'elle n'a peut-ĂȘtre pas envie d'ĂȘtre ramenĂ©e Ă la vie, votre âmuseâ ? Hm ? AprĂšs tout, ce serait pas un peu Ă©goĂŻste? Vous voulez la faire revivre juste pour ĂȘtre avec elle, cette femme, mais c'est tyrannique ! Ca se trouve, mourir, câĂ©tait un prĂ©texte pour vous quitter ! "'' Elle regretta tout de suite ses paroles. C'Ă©tait quand mĂȘme un mage puissant, Ă priori. Mais il lui rĂ©pondit en maugrĂ©ant :
''- Je nâai jamais dit que cette personne Ă©tait une femme, dĂ©jĂ . Et elle fera ce qu'elle veut de sa vie. La seule chose qui mâanime câest de savoir quâil y aurait la possibilitĂ© dans lâunivers quâun jour, peut-ĂȘtre, elle ait envie de sâasseoir Ă cĂŽtĂ© de moi contempler un coucher de soleil. Et si ça arrive on verra ensuite si dâautres couchers de soleil nous font envie. En attendant, câest la seule motivation qui mâa gardĂ© en vie et mâa empĂȘchĂ© de massacrer dĂ©jĂ une dizaine de fois tous les mages de la planĂšte. Parfois on a juste besoin de savoir que lâespoir est permis. Quand elle Ă©tait en vie, je bĂ©nissais chaque aube, parce quâun nouveau jour avec la chance de partager un moment avec elle se levait. Aujourdâhui, jâattends avec hĂąte les crĂ©puscules. Parce que, qui sait, aprĂšs la nuit, peut-ĂȘtre lâapercevrais-je Ă lâhorizon se lever ? âŠBon, lança-t'il sans se dĂ©partir de son air rĂ©solu, vous ĂȘtes sĂ»r que le filet ne peut plus lĂącher, hein ? ''
Il s'adressait Ă la tĂȘte du Hungen que Boutentrain tenait dans ses mains. La tĂȘte cligna des yeux pour acquiescer. Pour tuer un Nybel ou Hungen pour de bon, il fallait lui briser le cristal de vie qu'il avait de nichĂ© dans sa roche et qui irriguait le corps minĂ©ral avec un fluide animĂ©. Une chance pour ce Hungen, son cristal Ă©tait situĂ© dans sa tĂȘte. Sans ça, il serait mort sur le Kou. //Badoum Tssoin Tssoin//.
-'' Je sais pas'', dit la reine. ''On pourrait peut-ĂȘtre d'abord faire un test. Vous avez quoi dans vos poches Mordicus ? Mais oĂč est-ce que vous avez trouvĂ© ce parapluie rose ? Bon, allez-y, balancez-le, pour voir''.
L'objet vola par-dessus le bord de la péniche et disparut dans les eaux claires avec un plouf satisfaisant avant de s'enfoncer dans le gouffre bouillonnant dans la falaise.
- ''Et ça ''? Le Nelwyn sortit $lol qu'il lança d'un geste vif, semblant prendre goût au jeu.
-'' Ca nous apprend pas grand chose. Mais qu'est-ce que vous foutez? Pourquoi est-ce que vous venez d'jeter l'hallebarde de la nécropole, Bountentrain ?''
''- Chaipas, elle Ă©tait lourde et de toute façon je l'avais juste prise pour embĂȘter l'autre squelette. Pourquoi j'ai pas le droit de jeter des trucs moi aussi ?
- Mais...On a plus d'armes, maintenant.
- Ah bah oui tiens.
- Et si on lançait une trÚs longue corde ? Ou une chaßne ?
- Ouais, comme ça si de l'autre cÎté les armées du Néant attendent patiemment un moyen de remonter -ou, pire, Kou- on pourra leur préparer des petits fours et des colliers de fleurs de bienvenue en attendant. Clap Clap Clap. ''
''- Non mais, on envoie quelqu'un avec la corde. Je sais, pas, par exemple, quelqu'un qui n'a pas besoin de respirer sous l'eau..."''
Le regard de Boutentrain glissa vers la tĂȘte du Hungen qu'il tenait toujours dans ses mains. Il y eut un silence, tandis que Bigleux s'amusait Ă lancer quelque chose qu'il avait dans ses poches, mais l'aigle le rompit, Ă©trangement enthousiaste, en marmonnant quelque chose Ă Myrabel Ă propos d'un contrat Ă respecter. Myrabel s'Ă©claircit la voix comme le mĂ©decin qui vous invite Ă d'abord vous asseoir avant de vous donner le rĂ©sultat du bilan sanguin.
''
- C'est marrant que vous mentionniez cette idĂ©e, Boutentrain -et Boutentrain sut tout de suite que ça n'allait pas ĂȘtre marrant pour tout le monde- Il se trouve que... Well, vous voyez cette grosse caisse vide, lĂ -bas, avec le hublot ? C'est un projet de notre ami l'Hungen. Il a notĂ© que vous manquiez dâaventureâŠ
''
La tĂȘte sourit d'un air sardonique, tandis que l'oeil unique du corbeau fixait Boutentrain avec un plaisir indescriptible.
[[Back to Erenthyrm.->RetourOk]]
## Résumé de l'épisode précédent
pour ceux qui débarquent.
//Lors du dernier Jeu de RĂŽle Grandeur Nature d'Ebenaum, un grand nombre d'invitĂ©s Ă un mariage/couronnement/enterrement (on fait des Ă©conomies comme on peut) en Ebenaum se sont retrouvĂ©s tĂ©lĂ©portĂ©s dans un lieu qui leur apparut extraordinaire et qui les amena Ă la rencontre de crĂ©atures Ă©tranges qui ne parlaient pas leur langue dont plusieurs hommes-animaux de divers horizons qui semblaient avoir Ă©tĂ© assemblĂ©s par une bande de lutins de noĂ«l ivres. Ils eurent des dĂ©mĂȘlĂ©es et tentĂšrent de reproduire le rituel pour rentrer chez eux, mais une crĂ©ature surgit du portail et ruina leurs espoirs. Finalement, la plupart des dĂ©barquĂ©s dĂ©cida de quitter la ferme dans laquelle ils avaient trouvĂ© refuge pour suivre un Ă©trange Ă©missaire qui disait vouloir les mener dans un lieu sĂ»r. Ils prirent donc la route dans la profonde forĂȘt des Daloryans en compagnie de certains d'entre eux.//
//
//Salutations Ă vous, humble promeneur, d'Ebenaum ou d'ailleurs !
Vous trouverez en ces quelques pages une aventure inĂ©dite -c'est pas difficile- qui vous emmenera en des lieux inconnus et vous spoilera Ă coup sĂ»r les nombreux mystĂšres que vous auriez pourtant aimĂ© rĂ©soudre par vous-mĂȘme en d'autres lieux. Pleasure is mine.
Il s'agit d'un Livre Dont Vous ĂȘtes Le Maraud, parce que, clairement, les hĂ©ros ne s'y bousculent pas plus que les choix vraiment significatifs. Je vous invite Ă essayer les diffĂ©rents parcours, parce que c'est aussi ça, ĂȘtre masochiste. C'est en redemander quand on a dĂ©jĂ plus de larmes. Sachez pourtant que le vice a Ă©tĂ© poussĂ© de sorte que les premiers choix ne changent vraiment les versions des textes qu'au dĂ©but et Ă la fin. De sorte que si vous voulez vraiment tout voir vous devrez quand mĂȘme faire le parcours au moins deux fois. You are, again, very much welcome.
Vous pouvez donc allĂšgrement utiliser le bouton "retour" pour passer par un autre chemin, Ă priori, il n'est pas possible de perdre dans cette aventure, sinon votre temps et avouons-le, beaucoup de votre amour-propre.
Pour vous récompenser et si vous nous dites ce que vous avez trouvé à vos pieds au dernier épisode, nous vous donnerons 1 bonus supplémentaire pour commencer le prochain GN. Pas radin les mecs. (notez que le bonus n'a pas été défini.Pas radin mais pas fou.)
L'association Ebenaum décline évidemment toute responsabilité en cas de dommages psychologiques.
HonnĂȘtement, vous feriez-mieux de retourner regarder la derniĂšre saison de Twin peaks, tant qu'Ă souffrir, au moins ça sera en musique.
Toute ressemblance avec des personnes réelles n'est probablement ''pas'' fortuite.
La bise.//
[[Si tu veux passer Ă l'action, clique ici->Avant tout]]
<img src="http://4.bp.blogspot.com/--4JIUZLcGTI/VgFfwm4VQxI/AAAAAAAADo8/T-NPAZyKIiM/s1600/le-petit-prince.jpg">
Prémisce :
Vous souvenez-vous de cette comĂšte qui griffa notre ciel d'une Ă©tincelante signature durant quelques mois, NĂ©owise ? N'est-il pas incroyable qu'une anomalie pareille fisse pourtant tant de bruit, gĂ©nĂ©ra tant de rĂȘverie ? Je ne pouvais en dĂ©tacher mon regard, et mon coeur en fut Ă jamais troublĂ©. Pourtant, nous ne manquons pas d'Ă©toiles ! Mais celle-lĂ Ă©tait filante. Tous ceux qui ont vu Stardust savent qu'il faut se mĂ©fier de ces derniĂšres !
Qu'est-ce qu'une Ă©toile filante, sinon un corps comme les autres mais dont le mouvement cĂ©leste et dĂ©terminĂ© l'entoure d'une aura lumineuse, Ă©clairante et inspirante, fil d'Ariane vermeil dont l'on veut se saisir comme le Petit Prince s'agrippant Ă ses oies sauvages pour se laisser emporter vers de nouvelles aventures et de nouveaux horizons en oubliant qu'on va s'en brĂ»ler les doigts pour ensuite aimer ces cicatrices? C'est justement parce que rien ne peut l'arrĂȘter qu'elle est magnifique. Au mieux, on peut la suivre des yeux. J'aimerais me faire astronaute, pour voler Ă ses cĂŽtĂ©s, mais en attendant, c'est par l'imaginaire que l'on peut s'Ă©lever !
Ce phosphÚne sÚme dans sa caresse indélébile des étincelles en se promenant, petites braises qui tracent en pÚlerins sur la peau froide de nouveaux sentiers carmins et relÚvent les fleurs éteintes.
Ce mĂ©tĂ©ore, j'espĂšre qu'il vous a troublĂ© tout comme moi. Un coup de pinceau qui agite nos constellations un instant et inspire d'autres mondes. Combien de mondes a-t-elle parcourus, NĂ©owise ? DĂ©sormais je griffonne moi aussi quelques lignes dans sur une toile blanche, pour confier au papier et au passĂ© ce souvenir Ă©toilĂ©. Laisser lĂ ce chapitre et partir vers de nouveaux horizons en suivant le chemin de lâencre.
J'aimerais qu'Ă leur tour ces quelques mots puissent tracer sur un visage assombri une courbe lumineuse dans un sourire, parenthĂšse Ă©phĂ©mĂšre, mais qui suffit Ă nous faire croire que, parfois, on peut retrouver des lumiĂšres inspirantes mĂȘme au coeur de la nuit !
//
P.S = ça ne sert à rien de prendre des notes, ce n'est pas un indice pour la suite. C'était pour montrer que je sais aussi écrire des trucs mignons avant de vous abandonner à la boucherie qui va venir. Déso pas déso.
[[C'est parti ! ->Avant tout]]''//Avant tout chose, dites-moi, ĂȘtes-vous un ressortissant d'Ebenaum ou...un autre ? //''
Ne mélangeons pas les animaux avec les serviettes. Je viens de la civilisation, MÎa, MÎssieur. Viva Ebenaum [[Par ici->Une promenade déjantée.ok]]
---
I am Groot.
[[This is the way->ok Le caravane ]]
Non mais vous croyez vraiment que je vais vous raconter ça ?
Que je vais vous dire comment est-ce que Grùce se parfuma avec une fiole spéciale qu'elle tenait d'une amie de la principauté-marchande de Florenzia, puis qu'elle passa la soirée à saisir la moindre occasion de danser avec l'un ou l'autre des mariés ?
Ah ça non ! Ne comptez pas sur moi ! Je ne vous dirai rien sur comment elle s'assura que leurs verres soient toujours chargĂ©s du plus fort hydromel, celui parfumĂ© Ă la fleur d'Amble, qui faisait chavirer les tĂȘtes, et comment elle invita pour l'occasion une danse ''"Ă trois, trĂšs typique de chez nous, pour entraĂźner les troupes !"'' et qu'elle les mena dehors, loin des regards, sous la valse des flocons de neige et des perles d'alcool, pour les embrasser tour Ă tour et l'un aprĂšs l'autre !
RIEN !
Je ne dirai rien de comment elle se haĂŻssait mais rongeait son frein, tout en les reconduisant dans leur chambre, et qu'ils s'enroulaient tous les trois dans les draps. Mais heureusement, je peux vous dire qu'elle fut bien assez maline pour ne pas leur laisser le temps de tirer plus d'elle que quelques baisers et arĂŽmes vaporeux. DĂšs qu'ils furent dans le lit, elle leur fit ĂŽter leurs gants et, surtout, les bagues. Il ne lui fallut qu'un instant, pendant qu'ils Ă©taient tous les deux bien peu vĂȘtus et sautaient gaiement sur le matelas, pour prĂ©texter avoir oubliĂ© quelque dĂ©licieux onguent dans sa propre chambre. Elle avait disparu depuis longtemps quand les mariĂ©s commencĂšrent Ă se demander avec un lĂ©ger soupçon d'inquiĂ©tude naissant Ă quel point est-ce que les noeuds Ă©taient solides.
[[se tirer d'ici et vite.->labaOk]]GrĂące se faufile entre les lĂ©gumes jusqu'aux mariĂ©s en train de danser. C'est tellement gĂȘnant. La musique s'arrĂȘte, et les deux mariĂ©s se penchent soudain pour leur premier baiser, quand GrĂące s'Ă©crie d'un coup :
''- Stop ! Pardonnez-moi vos majestĂ©s, mais, oulĂ oulĂ , navrĂ©, excusez-moi, pardon. Vos majestĂ©s, je suis extrĂȘmement confuse, mais il se trouve que nous n'avons appris qu'Ă l'instant que monsieur Ă©tait...un Wampyr.
- Oh, En Ewet, zé souis de zette lignée, mais en qwa est-ze ..
- Ah lĂ lĂ , c'est une terrible erreur, nous avons enduit les alliances avec du vif-argent, pour leur donner plus d'Ă©clat, heureusement que vous avez des gants, sinon - et tout en parlant elle s'Ă©tait approchĂ©e d'eux et leur enlevait les alliances des doigts sans se dĂ©partir de son sourire hypnotisant - mais je vais corriger ça tout de suite en les frottant dans mes pocheeeeett voilĂ , je vous les rends. Vous ĂȘtes magnifiques, je vous aime."'' et dans une volte de sueur et de panique elle s'Ă©loignait dĂ©jĂ tandis que dans son dos, le mariĂ© mĂ©dusĂ©e disait Ă sa femme tout aussi interloquĂ©e.
''- Mais... les wampyrs ne sont pas affectĂ©s par le Vif-argent... Quelle Ă©trange personne. Mais je l'aurais quand mĂȘme bien Ă©cossĂ©e... Pardon, ma chĂšre !''
---
[[se tirer d'ici et vite.->labaOk]]
Vous ĂȘtes...bon, je prĂ©fĂšre ne rien dire.
M'ENFIN QUAND MEME, J'EN AI VU DU VICELARD, MAIS LA...
Bon.
Donc GrĂące rejoignit la salle, n'ayant aucune idĂ©e ce qu'elle allait pouvoir faire. Quand soudain, une petite voix particuliĂšrement mauvaise, corrompue, fielleuse, immorale, le genre de crĂ©ature qui mĂ©rite de mourir au fin fond des forĂȘts d'Erenthyrm lui susurra qu'elle n'avait qu'Ă accuser l'Ambassadeur d'avoir troquĂ© les alliances. AprĂšs tout, n'Ă©tait-il pas lui aussi un instrument des puissants qui broyaient les petits ? Combien l'avait-il mĂ©prisĂ©e en lui jetant sa gĂ©nĂ©rositĂ© et son luxe Ă la figure? Combien de fois l'envoyait-il toujours dans les bas-fonds -sans se douter qu'elle y refourguait tout ce qu'elle volait- ?
Oui, il méritait son chùtiment. Et entre Myrabel et lui, elle connaissait le plus dangereux.
Elle s'approcha résolument, le coeur battant à tout rompre et le teint pùle, des mariés qui finissaient leur danse. L'Ambassadeur d'Allastar n'était pas loin, et ses yeux inquiets étaient fixés sur Grùce. Elle s'avança sur la piste, et avec une voix fantomatique qui n'était plus la sienne, elle dit :
''- les bagues qu'il m'a demandé de vous donner sont des fausses. Vous pouvez vérifier. Voici les vraies."''
Un silence puissant s'abattit sur l'assemblée. S'il n'y avait eu le léger ronflement baveux du Boyeux avachi sur son trÎne, on aurait pu croire que le temps venait de se figer. Ca y est, c'est la fin, se dit Grùce.
-'' AH, merci Grùce, de les avoir apportées !" ''s'exclama soudainement l'Ambassadeur.
Les yeux verts qui étaient fixés sur ses mains tremblantes s'arrondirent. Instantanément, elle fit rejaillir son sourire habituel. Qu'est-ce qu'il se passait ? L'ambassadeur lui prit les alliances doucement et continua :
''- Oui, tenez, vos majestés, je vais procéder au transfert. Voilà donnez-moi les anciennes -prenez-les Grùce, merci- et je vous remets vos vraies Alliances. Vous savez bien comme les routes sont peu sûres, aussi nous gardons toujours un jeu de faux bijoux en cas d'attaque par un Artiste ou quelque brigand. Nous gardons le simulacre aussi longtemps que possible, car nous sommes tous habitués à ces -et en disant cela il jeta un rapide sourire vers Grùce- cambrioleurs qui déguisés sous les traits de courtisans et de courtisanes maraudent dans les soirées mondaines aprÚs les plus beaux bijoux. Je pensais attendre la fin du bal pour vous donner les vraies, mais Grùce a eu raison de me devancer, vous n'en serez que plus brillant. Je vous en prie, chaussez ces rochers, fiers héros, et je vous prie de me pardonner pour ce retard. Les réceptions de l'Ambassadeur ne sont pas toujours réussies... Je vous en prie, continuez votre danse.''"
Grùce ne pouvait oser se mesurer au regard de l'Ambassadeur. Elle détourna les talons prestement.
[[se tirer d'ici et vite.->labaOk]]SĂ©rieusement ? Mais PERSONNE n'y croit une seconde. Enfin !
Disons-le tout de suite, Grùce n'avait AUCUN don en Ventriloquie particulier. Elle pouvait déguiser n'importe qui en quelques minutes et transformer un costume à partir de rien, oui, mais Ventriloque, ça...
Pourtant, elle fit mine de flùner dans la salle du bal, et, passant prÚs du Boyeux, donna l'impression qu'il l'appelait. Heureusement que personne ne s'intéressait à elle, parce que son jeu d'actrice était désespérant.
Elle s'approcha du visage ridĂ© d'Avalz, assoupi. Par Amble et Ksa, il bavait vraiment. Et cette odeur. Bon. GrĂące s'apprĂȘtait Ă donner tout ce qu'elle avait et ouvrit la bouche quand tout Ă coup, le Boyeux ouvrit un oeil. MĂ©dusĂ©e, GrĂące se figea, faisant rĂ©apparaĂźtre en un battement de cils sont sourire et son air disposĂ© Ă servir.
Le Boyeux articula, avec une incroyable peine et à moitié endormi :
''"Veux voir les bagues.'' " Le Bouffon Nybel qui Ă©tait non loin sauta sur la table, et s'approcha.
Vous, qui aviez finalement décidé de vous rendre utile et intelligent, usùtes de nouveau de votre influence pour faire parler le Boyeux.
''- Comment, votre Boyeuseté ?
- Veux. Voir. Les. Bagues."
''
Il n'avait pas fini de parler que Grùce répondait tout d'un bloc ''"biensûrejemenchargetoutdesuitemajesté"''. Quelques instants plus tard, l'échange avait été habilement fait dans un tournemain, et le Boyeux avait pu voir les bagues avant de replonger dans un merveilleux monde de nouveau lorsque vous lui autorisùtes.
Plongeant les fausses bagues récupérées dans ses poches, Grùce s'éloigna.
[[se tirer d'ici et vite.->labaOk]]Jaillissant dans sa chambre, GrĂące se demanda comment elle pourrait se dĂ©guiser. Depuis toujours, elle se dĂ©guisait. Elle avait mĂȘme vĂ©cu quelques annĂ©es en se faisant passer pour un homme. Et puis, ne se dĂ©guisait-elle pas dĂ©jĂ depuis l'enfance, cachant son coeur, sa nature sensible mais sauvage pour la conformer Ă ce que le monde exigeait d'elle? NĂ©e dans la terre des chevaucheuses de taureau pour ĂȘtre rĂ©duite Ă tortiller des Ă©cheveaux.
Mais l'heure était à la ruse. Attrapant les chutes de tissu, un vieux sac de charbon, le balai fait d'un fagot de bouleau et en quelques coups de ciseaux, de broches et d'épingles, la voilà grimée en ce qu'elle espérait passer pour une sorte de voyante excentrique.
La voilĂ donc qui dĂ©barquait, le coeur Ă tout rompre, dans la salle de bal, essayant Ă la fois de ne pas rire, de ne pas en faire trop tout en lançant les regards les plus sombres et puissants Ă ceux qui osaient croiser le sien. Les rumeurs montĂšrent sur son passage. Il faut dire que la perruque en fagot de balai y Ă©tait pour beaucoup. Et le teint que le seau de cendre qu'elle s'Ă©tait vidĂ© sur la tĂȘte lui donnait aussi. Elle s'approcha des mariĂ©s, sans la moindre idĂ©e de la suite des Ă©vĂ©nements. Ses mains fouillaient dans ses manches parmi l'arsenal qu'elle avait toujours avec elle, habilement dissimulĂ©.
Le marié Wampyr la dévisagea alors que les gardes commençaient à se rapprocher, quand soudain :
''- Mamie ? z'est twa ? Mamie Esteulbach ?
- Euh... Oui ?
- Za alors, moi qui croyait que tu Ă©tais morte le jour oĂč tu t'es empalĂ©e zur un zapin aprĂšs ĂȘtre tombĂ©e de balai !
- Je...euh Ze... vais mieux.
- Ma zÚre femme, laizzée moi vous Prézenter Mamie Esteulbach. Une sorciÚre qui a fait beaucoup pour permettre aux Wampyrs de vivre avec les Zhumains !
- Enchantée ! ''
La mariée qui luttait visiblement avec sa répulsion tendit une main à Grùce. Parfait. Le Numéro 4. Grùce sortit les mains de ses manches, et se saisit simultanément de celle du marié et de sa femme, tout en les attirant à elle et en leur lançant un rire qu'elle espérait distrayant. Toujours distraire l'attention de l'action principale.
''- Hyarh Hyar Hyar! Enchantée moi aussi, alors, On se marie sans inviter mamie?
- Bé...Z'est que za fait 500 ans que je te pensais mor... Mais.. Chérie ?
''
Ca y est, la mariĂ©e suffoquait dĂ©jĂ . Dans un instant ce serait le mariĂ©. GrĂące se dĂ©pĂȘcha de crier :
''- Oh ! Ils font une allergie. C'est l'émotion de m'voir, ça a fait battre leur palpitant. Et c'est jamais bon pour un Wampyr. Aidez-moi! Allongez-les. Je vais leur enlever leurs bagues avant que leurs doigts gonflent sinon ça va bloquer le sang. Voilà , tenez-les allongés, je vais chercher un r'mÚde. Oh et tenez, vous leur rendrez leurs bagues aprÚs."
''
Dans la confusion, elle s'éloigna. Tout le monde était bien plus occupé à étouffer les deux malheureux s'improvisant tous médecins et sauveteurs, et passablement soulagé que la créature ne reste pas dans les parages.
DĂšs qu'elle fut hors de vue, elle arracha la perruque cendrĂ©e et la jeta par une fenĂȘtre.
---
[[se tirer d'ici et vite.->labaOk]]GrĂące s'efforçait de ne pas jeter un regard aux hussards aux couleurs de carottes et aux sabres luisants et de ne rien laisser paraĂźtre des voix qui lui hurlaient dans sa tĂȘte qu'elle allait mourir, qu'elle devrait vendre chĂšrement sa peau de paysanne tirĂ©e des filatures simplement parce qu'elle Ă©tait belle et qu'elle savait se tenir, qu'elle avait su ne rien dire sur cette comtesse qui lui avait volĂ© un baiser contre son grĂ©, et l'avait rĂ©compensĂ©e pour son silence fulminant en lui enseignant les us de la cour qu'elle avait appris en serrant les lĂšvres dans un sourire tranchant, et que cette rage bouillonnante d'avoir l'impression que parce que l'on est un "autre" on n'est rien, que dĂšs que l'on disparaĂźt du champ de vision, il n'y a plus de pensĂ©es ni de liens. Tout cette rage, elle la cachait profondĂ©ment enfouie avec son coeur et toute sa tendresse naturelle apeurĂ©e, Ă l'instant, derriĂšre son sourire en sueur, et dans sa main crispĂ©e sur les bagues dans sa poche. Elle aurait bien eu besoin de pouvoir s'asseoir et de recoudre quelque chose.
A defaut de trouver sa place, elle avait au moins le pouvoir de se faire des costumes.
Elle avait presque atteint le bout de ses réminiscences paniquées et du couloir quand le bouffon Nybel, sapé en aubergine en fin de saison qui aurait bien eu besoin d'un coup de slogan en mode "Les moches ont aussi du goût", bondit de nulle part et lui bloqua la route.
''
-Un instant, ma jolie, tu trames un fil un peu trop tordu à mon goût. Et si tu me faisais voir un peu tes poches ?
- COMMENT ? C'est un affront ! ''
La voix de l'Ambassadeur venait de tonner dans le dos de Grùce pétrifiée. Suffisamment fort pour interrompre le Nybel. Grùce se figea. L'Ambassadeur arriva d'un pas vif entre eux deux, et, à la surprise de Grùce, se tourna vers le bouffon avec une voix aussi aiguisée qu'une rapiÚre.
''- Dois-je vraiment considĂ©rer qu'un Bouffon ose donner des ordres Ă la premiĂšre dame de compagnie de l'Ambassadeur d'Allastar, et que vous voulez... qu'elle retourne ses poches ? Ne sais-tu donc point, aubergine, que demander Ă une Allastari de retourner ses poches est la pire des insultes ? -Laissez-nous GrĂące, allez donc vous reposer, merci pour votre prĂ©venance auprĂšs des mariĂ©s- Car la poche, c'est lĂ oĂč les secrets sont confiĂ©s, et..."''
''- Je vais chercher l'eau"'' bredouilla GrĂące automatiquement en s'Ă©loignant et relĂąchant dans sa poche la pression sur la fiole n °5 qui aurait au clown le teint parfait pour aller avec son costume. Merci, âmonsieur le hĂ©rosâ, mais jâaurais trĂšs bien pu mâen sortir toute seule.
"Il sait. Par l'Etoile, il sait tout." Grùce n'était pas restée pour écouter les boniments de l'Ambassadeur devant le bouffi bouffon embrouillé. Elle marchait d'un pas résolu, empressé, sur les tapis tressés en trames compliquées dans le couloir aux panneaux de pins et aux vitraux donnant sur la vallée enneigée. Il sait, et il venait de lui sauver la vie. Comment pouvait-il savoir, lui qui lui avait confié depuis des années tous les présents qu'elle faisait troquer par des faussaires avant de les revendre à l'autre bout du monde pour nourrir d'or les petites mains ? Lui qui lui se plaignait toujours des cadeaux qu'on lui faisait et qui, s'ils n'étaient pas pour l'impératrice les donnait toujours à Grùce en lui disant //"oh, je vous en prie, débarrassez-moi de ça, cela va seulement m'encombrer. Donnez-le à quelque amant ou quelque membre de votre famille, par pitié.//". Savait-il qu'elle les avaient tous donnés au couturiers, fileurs et tisserands des cités ?
Sa tĂȘte bouillonnait de questions quand elle arriva sur l'escalier de la porte de service devant Myrabel, occupĂ© Ă ...fumer une queue de chourglier dans la nuit enneigĂ©e.
''" -Ah, voilĂ les alliances ! Merci, Dame de Pique. On dit que vous ĂȘtes un coeur qui se cache dans lâombre en gardant la tĂȘte haute et les pieds sur terre, votre rĂ©putation n'est pas AIEUH.''
La gifle avait plaqué une demi-douzaine de flocons volés au blizzard sur la joue du Hiéromage.
''-Je ne suis la servante de personne. La prochaine fois que vous voudrez quelque chose de moi, vous me le proposerez et je vous aiderai si jâen ai envie !
- Oh. Woa. Il y a quelque chose en vous qui me rappelle une...
- J'veux pas savoir ! Je l'ai juste fait pour que ne vous brûliez personne, 'spÚce de taré. Mais épargnez-moi vos jérémiades, ou la prochaine gifle sera empoisonnée, hiéromage ou non."''
Myrabel la dévisagea en silence, l'air sérieux. Il acquiesca, puis d'un claquement de doigts, disparut.
GrĂące resta quelques instants, dans la neige et la nuit Ă reprendre ses esprits, les nerfs Ă vif. Elle avait Ă©tĂ© atteinte, en elle. Elle avait perdu le contrĂŽle. Non pas Ă cause de Myrabel mais...Ă cause de l'Ambassadeur. Il l'avait sauvĂ©e. Toujours Ă devoir recoudre les uns et raccommoder les autres. Et elle, qui sâoccupait de se blottir contre elle pour lui tenir chaud les jours de grand froid ? Elle l'entendit alors l'appeler. Se retournant, elle le vit venir Ă elle avec un manteau de fourrure, ses pas croquant la neige molassonne. Il souriait avec un air rĂ©confortant et fraternel.
Vous eĂ»tes bien voulu en voir davantage, mais trĂšs vite, vous fĂ»tes aspirĂ© Ă la suite de Myrabel, ayant juste le temps d'apercevoir par les fenĂȘtres dans la salle du bal les deux mariĂ©s qui semblaient ĂȘtre en train de se battre, visiblement en se montrant leurs alliances et en s'hurlant l'un Ă l'autre que leur amour n'avait de toute façon jamais Ă©tĂ© sincĂšre.
---
[[Pour retrouver la reine partie chercher l'épée...->OKlame]]
[[Si vous devez suivre Boutentrain pour trouver la couronne ...->couroneOk]]
[[Si vous avez suivi les trois quĂȘtes...->Le rituelOk]]La salle du trĂŽne Ă©tait bondĂ©e de guerriers de Soak, et la reine eut du mal Ă se faufiler, surtout que Bigleux murmurait des "pardon" ; "veuillez nous excusez" Ă chaque soldat et c'Ă©tait un miracle que personne ne leur prĂȘtait de l'intĂ©rĂȘt.
Visiblement, les hommes de Soak Ă©taient en train d'organiser une sorte de rĂ©union pour se rĂ©partir les chambres pour la nuit. La reine s'arrĂȘta de chercher l'Ă©pĂ©e des yeux une minute le temps de savourer, Ă©baubie, cette assemblĂ©e de meurtriers en train de lever la main pour rĂ©server le lit Ă plumes, s'il vous plaĂźt, ça fait des semaines que j'ai pas eu un lit, et moi une baignoire, mais on peut partager ou troquer avec quelqu'un qui prendrait une chambre cĂŽtĂ© Sud.
Pour des Chaotiques, ils étaient vùchement ordonnés lorsqu'il s'agissait de se répartir le butin.
Mais elle eut beau chercher, nulle trace de l'épée, ni dans le fameux trésor de guerre ni ailleurs.
[[Aller vérifier l'infirmerie->oLsoins]]
[[Fouiller la chambre nuptiale->oKchambre]]
[[direction l'armurerie au cas oĂč.->Okarmu]]
(link:"Si vous avez déjà fouillé partout...cliquez ici.")[=
Vous aviez désormais visité la salle du trÎne, l'infirmerie et la chambre, et nulle trace de l'épée. Pestant à voix basse, la reine chuchota à Bigleux qu'elle était à court d'idées. Celui-ci haussa les épaules, puis, à l'immense effroi de la Reine, se dirigea vers le premier envahisseur venu. Ils échangÚrent quelques mots avant que Bigleux ne lui fasse un petit salut amical - MAIS WHAT -et revienne vers sa fausse captive.
''- L'est dans la sa tente dans la cour, m'a dit."
- Vous...vous lui avez demandĂ© oĂč Ă©tait l'Ă©pĂ©e ?
- Bé Oui. C'tait plus simple. J'ai pas réfléchi, c'était pas une bonne idée ptet. ''
La reine soupira. Au moins, ils avaient une piste.
[[Ă la tente !->tenteOK]]
L'infirmerie était silencieuse. Visiblement, personne ne s'y était précipité depuis l'attaque. Le brancard ensanglanté qui avait soutenu Tristelune jusqu'à ce que Shahylmarils en personne apparaisse pour lui panser ses blessures qui auraient dû l'achever était encore là , mais sans traces de l'épée. La reine en profita néanmoins pour se ruer sur les placards d'apothicaire et faire le plein de tout ce qu'elle trouvait utile.
''- Mais qu'est-ce que vous faites, Bigleux ? ArrĂȘtez de regarder sous les draps des morts, par l'Etoile ! Non, je vous assure, il n'y a aucune raison que l'Ă©pĂ©e y soit et... mais pourquoi ça vous fait rire de faire ça NON, ne me dites pas, en fait, je ne veux pas savoir. Pardon ? Ah mais je suis dĂ©solĂ©e, les fioles de liqueur ça peut ĂȘtre trĂšs utile pour panser des plaies. Tiens d'ailleurs vous allez voir je vais en boire une lĂ ...voilĂ , 'Ache. Peut-ĂȘtre mĂȘme en vider une seconde, moi, parce que j'ai beaucoup de plaies Ă panser Ă l'intĂ©rieur, en ce moment. Vous savez, les pires blessures sont celles que l'on finit par intĂ©grer comme une normalitĂ© plutĂŽt que de les refuser tant qu'elles sont pas pansĂ©es...Hein ? Ah non par contre faut qu'on en garde pour plus tard. Non, non, n'insistez pas. Et lĂąchez ce drap, on y va."''
[[Aller vérifier la salle du trÎne->troneOk]]
[[Fouiller la chambre nuptiale->oKchambre]]
[[direction l'armurerie au cas oĂč.->Okarmu]]
(link:"Si vous avez déjà fouillé partout...cliquez ici.")[=
Vous aviez désormais visité la salle du trÎne, l'infirmerie et la chambre, et nulle trace de l'épée. Pestant à voix basse, la reine chuchota à Bigleux qu'elle était à court d'idées. Celui-ci haussa les épaules, puis, à l'immense effroi de la Reine, se dirigea vers le premier envahisseur venu. Ils échangÚrent quelques mots avant que Bigleux ne lui fasse un petit salut amical - MAIS WHAT -et revienne vers sa fausse captive.
''- L'est dans la sa tente dans la cour, m'a dit."
- Vous...vous lui avez demandĂ© oĂč Ă©tait l'Ă©pĂ©e ?
- Bé Oui. C'tait plus simple. J'ai pas réfléchi, c'était pas une bonne idée ptet. ''
La reine soupira. Au moins, ils avaient une piste.
[[Ă la tente !->tenteOK]]
Vous pĂ©nĂ©trĂątes dans la chambre oĂč avaient dormi les deux nouveaux Ă©poux la veille. Le lit Ă Baldaquin Ă©tait dĂ©fait, il flottait une odeur un peu fauve et les habits qui trainaient partout n'avaient clairement pas Ă©tĂ© enlevĂ©s tous au mĂȘme endroit et au mĂȘme moment.
La reine fouilla aussi rapidement que possible la piĂšce, mais en vain, tandis que Bigleux s'affairait Ă regarder sous le lit oĂč il avait dĂ©jĂ visiblement trouvĂ© une ombrelle criarde qui semblait beaucoup l'amuser.
''- Il n'y a rien,'' finit-elle par dire,'' l'Ă©pĂ©e n'est pas ici. Hm ? Non, ça ce n'est pas une Ă©pĂ©e, Bigleux. Je ne vous dirais pas ce que c'est mais ce n'est pas une Ă©pĂ©e, n'insistez pas ET oĂč est-ce que vous avez trouvĂ© ça d'ailleurs, donnez-le moi ! Quoi ? Non ce n'est pas une corne Ă boire non plus BON c'est BON, LA ? Allons chercher ailleurs." ''
[[Aller vérifier l'infirmerie->oLsoins]]
[[Fouiller la salle du trĂŽne->troneOk]]
[[direction l'armurerie au cas oĂč.->Okarmu]]
(link:"Si vous avez déjà fouillé partout...cliquez ici.")[=
Vous aviez désormais visité la salle du trÎne, l'infirmerie et la chambre, et nulle trace de l'épée. Pestant à voix basse, la reine chuchota à Bigleux qu'elle était à court d'idées. Celui-ci haussa les épaules, puis, à l'immense effroi de la Reine, se dirigea vers le premier envahisseur venu. Ils échangÚrent quelques mots avant que Bigleux ne lui fasse un petit salut amical - MAIS WHAT -et revienne vers sa fausse captive.
''- L'est dans la sa tente dans la cour, m'a dit."
- Vous...vous lui avez demandĂ© oĂč Ă©tait l'Ă©pĂ©e ?
- Bé Oui. C'tait plus simple. J'ai pas réfléchi, c'était pas une bonne idée ptet. ''
La reine soupira. Au moins, ils avaient une piste.
[[Ă la tente !->tenteOK]]
Le Pavillon de Tristelune d'Arcajan, qui n'avait rien à voir avec Terra Kraum puisqu'il était le fils de Caragane, un mousquetaire de Maraßchie (une province d'Allastar, suivez, un peu) ayant épousé Isabelle, Duchesse d'Arcajan, avait été posé prÚs des lices et était aux couleurs conjointes de Terra Kraum - d'argent et d'azur - et d'Arcajan - d'argent et de sable -. L'hibou grand duc d'Arcajan alternait avec l'ourson bleu de Terra Kraum sur les tentures de coton.
Terra Kraum avait comme blason un ourson bleu. La raison en Ă©tait trĂšs mĂ©connue. A l'origine, Terra Kraum Ă©tait une colonie d'un petit territoire nommĂ© Terra et dirigĂ© par un conseil de Druides dont les plus grands OĂŻw Ă©taient capables de se changer en ours et de dĂ©clencher des tempĂȘte (Etrange coĂŻncidence qu'il existĂąt sous leurs pieds sans qu'ils le sachent jamais, bien cachĂ©e en Erenthyrm, une crĂ©ature gĂ©ante ressemblant vaguement Ă un ours et qui Ă©tait pourchassĂ©e Ă©ternellement par un vent orageux).
Les druides de Terra avaient décidé de coloniser un autre plateau rocheux plus proche du Nheydhoygg, l'arbre du sang passionné, et envoyé un groupe de colons accompagnés de plusieurs membres du conseil pour les diriger.
Arrivés à leurs fins, les druides ayant pris possession de Terra Kraum avaient voulu célébrer leur installation par un rituel d'Oïw.
Seulement voilĂ , quand vous aviez l'idĂ©e saugrenue de dĂ©clencher une tempĂȘte dans des latitudes polaires, ça devenait rapidement un blizzard. Les colons avaient mis des jours Ă dĂ©gager les cadavres couverts de neige des druides cons gelĂ©s en cercle autour de leur OĂŻw, un bel ours dĂ©sormais glacĂ© ce qui donnait une teinte bleutĂ©e Ă son pelage blanc. Les colons, un peu moins stupides que leurs maĂźtres, jouirent de leur nouvelle indĂ©pendance pour s'installer dans la forteresse et crĂ©er une terre neutre ouverte aux Sudistes : Terra Kraum.
Bigleux et la reine firent leur maximum pour passer inaperçu en traversant la cour externe Ă la faveur de l'obscuritĂ© qui s'Ă©talait de plus en plus franchement. Le pavillon Ă©tait assez isolĂ©, et les hurlements ponctuĂ©s de quelques fracas d'armes -on devait encore se battre un peu plus loin- les rassurĂšrent sur le fait que les chaotiques avaient sĂ»rement mieux Ă faire que les remarquer. Dans le chĂąteau, ils avaient surtout croisĂ© des fantassins, mais, lĂ , dans la cour, ils avaient aperçu de vrais chevaliers sombres. Ceux-ci poseraient des questions gĂȘnantes. A commencer par depuis quand est-ce que les hommes de Soak embauchent des Nelwyns avec un chaudron sur la tĂȘte ?
''- Vite, ils vont nous repĂ©rer !"'' lança la reine en soulevant la lourde tenture du pavillon une fois qu'ils furent prĂšs de lui. Elle entra franchement et s'apprĂȘtait Ă fouiller les lieux quand elle leva les yeux et s'arrĂȘta net. //Oopsie//.
Assis, sur la desserte de Tristelune, un paladin se tenait, goguenard. Le visage hirsute, il avait une petite corne au milieu du front, un casque noir comme de l'encre couvert de plumes, une dentition squelettique qui lui couvrait la machÎire et une armure cabossée vermillon. D'un vermillon qui n'avait rien d'une teinture. Il les fixait tous les deux en jouant avec le manche d'une hache bien trop crénelée pour servir à couper du bois.
''- Well, qu'avons-nous pour le petit-déj qui vient d'entrer ?"
''
Sa voix cruelle et grinçant comme de l'acier rouillé faisait tout de suite penser à des sauriens géants avec des bras bien trop petits et des dents bien trop grandes.
La reine sut instantanément qu'elle ne ferait pas le poids.
Que pouviez-vous lui suggérer ?
---
[[Ne rien faire.->suiteOk]]
[[Pousser Bigleux d'un coup de pied sur le chevalier et s'enfuir aussi vite que possible vers les cachots.->nonOk]]
[[Arracher sa robe et vendre chĂšrement son corps et son Ăąme au Chaos pendant que Bigleux cherche l'Ă©pĂ©e.->ok]]Boutentrain, l'Hungen et son faucon-zombie traversaient en silence l'Ă©tang embrumĂ© d'oĂč Ă©mergait un tertre, sinistre dans le crĂ©puscule violacĂ© qui drainait les couleurs du monde lentement ne lui laissant qu'une Ă©treinte glacĂ©e pour tout souvenir du jour radieux.
Le trio avait fui Ă travers la forĂȘt en courant Ă travers les lambeaux de brouillards pendus aux branches dĂ©charnĂ©es des arbres comme les banniĂšres lacĂ©rĂ©es d'une citĂ© vaincue, puis les marais -merci les bottes- en direction de la Necropole de Kraum qui se situait non loin. Le passeur avait d'abord voulu faire du zĂšle en leur rĂ©clamant le prix de la traversĂ©e, mais le tromblon du hungen savait se montrer persuasif en s'Ă©pargnant les longs discours.
Boutentrain avait du mal Ă cacher sa gĂȘne face Ă ses compagnons. Il essaya de lancer, l'air de rien, au volatile Ă demi-rĂŽti :
''- Et donc vous étiez un compagnon de route Glop et Pogar, c'est ça ?
- Si par compagnon vous entendez le fait que Pogar m'ait domestiquĂ© puis m'a balancĂ© aprĂšs des annĂ©es de loyaux services sur la premiĂšre liche venue en sacrifice et m'a laissĂ© crever lorsqu'elle m'a pourri la tĂȘte avec un sort de nĂ©cromant, oui.
- ... Je la voyais pas si loin, cette nécropole."
''Mais aprĂšs un silence, il ne put s'empĂȘcher de reprendre :
-'' ...Du coup, j'ai réfléchi, et...
- C'est bien, ça vous a pas fait trop bizarre ?
-...et je me suis souvenu des histoires que le bouvier qui gardait ma mĂšre me racontait Ă leur sujet, toujours si Ă©piques. J'ai l'impression que vous en avez quand mĂȘme vĂ©cu de belles, tous les trois, si ce qu'il disait Ă©tait vrai.''
Le volatile marqua une pause avant de marmonner.
''- ça, c'est sûr, on a vécu des aventures.
- C'est bien ça. Je veux dire, vous m'avez l'air de vivre un peu...dans la rancune et dans le passĂ©. Vous devriez peut-ĂȘtre ne pas vous focaliser seulement sur le fait que ça ait mal fini et ne garder que les moments...agrĂ©ables ?
- Ah, oui. Oui, comme le jour oĂč il s'est servi de moi comme d'une arme de jet parce qu'il n'avait plus de munition.
- ... Vous ĂȘtes beaucoup dans le regret quand mĂȘme. Je suis sĂ»r qu'en vrai, ça vous plairait, l'idĂ©e de refaire une aventure et la partager avec eux ! Qu'est-ce que vous risqueriez Ă leur retendre la patte ?
- Vous avez raison, je n'attends que ça. Une derniÚre aventure, pour revoir les yeux brillants de Pogar se poser sur moi. Si possible dans un bocal de vinaigre.
- O-K... Je crois qu'on arrive.''
L'ßlÎt de terre formait une sorte de grosse carapace dans laquelle on aurait aisément imaginé vivre une tortue géante allergique aux enfants et avec une morphologie assez douteuse. A son sommet, un bel Hoygg avait autrefois fleuri. Du rejeton de Nheydhoygg il ne restait que le squelette hanté par des corneilles et plusieurs dizaines d'espÚces différentes d'insectes qui se livraient la guerre des racines jusqu'aux branches.
La barque finit par venir s'arrimer à un petit ponton fait de grosses pierres grossiÚremment taillées et polies par les passages. Les trois personnages s'approchÚrent d'une petite chaumiÚre croûlante installée au pied de la colline et non loin de l'entrée de la crypte, scellée par deux grosses portes en cuivre martelé et oxydé. Une créature humanoïde à l'identité sexuelle physique indistince mais à l'ancienneté particuliÚrement distincte se tenait sur un banc et gobait des fruits juteux avant de cracher ou jeter les noyaux au pied de l'arbre loin derriÚre elle, ravageant un avant-poste fourmi ou provoquant un nouveau chisme dans la société des bousiers-puceaux qui avaient pourtant réussi à s'accorder sur une paix fragile autour d'un gland aprÚs des générations de conflit sur le dernier mois. En voyant le trio s'approcher, elle cracha un noyau dans l'herbe ce qui abattit sur le coup une cigale qui n'aura pas à souffrir de la faim dans l'hiver, puis se frotta les mains sur son tablier avant de leur lancer en sortant des clés de sa poche :
<img src="https://cdn.iflscience.com/images/00178dbd-3989-5f31-9cc9-2dcd19639731/extra_large-1634748573-cover-image.jpg">
''- C'est pourquoi ? Un dépÎt, un retrait, une visite ? "
''Puis ses yeux brillants comme l'acier tombĂšrent sur le faucon, et elle ajouta "'' Ah, ou pour un retour, peut-ĂȘtre ? "
- J'suis pas encore mort.
- y disent tous ça. ''
Boutentrain se sentit obligé de reprendre la main sur la discussion.
''- Euh, pour...un retrait, j'imagine ? Nous sommes en mission pour le roi de Terra Kraum, et nous aurions besoin de la... couronne d'un roi des temps passés. Mais promis on la rapporte aprÚs !
''Le gardien n'eut pas l'air ni trÚs impressionné ni trÚs intéressé.
''- Oh, bé c'est pas à moi qu'il faudra demander, hein. Vous avez vos pass, ou je vous fais un prélÚvement sanguin ?
''Un petit couteau tubelé apparu dans sa main.
''- Euh, oulà . Comment ça nos passes ?
- Faut que je vérifie que vous allez pas amener des saloperies à l'intérieur.
- Mais euh...Pourquoi ? Je veux dire, on risque pas de rendre qui que ce soit de malade dans une nécropole, si ? ''
La personne Ă©clata d'un rire qui donnait l'impression qu'un squelette venait de tomber dans un escalier, tout en s'approchant et en prĂ©levant d'un geste trop vif pour ĂȘtre esquivĂ© un peu de sang de Boutentrain qui glapit. Elle examina le Hungen et le volatile et ne sembla pas s'y intĂ©resser.
''- Bon, je vais regarder ce sang. Et en disant cela, elle le goûta avec un air concentré.
- Ok c'est écoeurant. Vous aviez pas vraiment besoin de faire ça devant nous.
- Ah, tiens, y a du Glop lĂ -dedans oĂč je ne m'y connais pas. Bon, un Heygg, hein. Pauv' bĂȘte. Alors avant de vous laisser entrer je dois sonder votre Ăąme. Z'etes prĂȘts ?" ''Elle cracha le sang au sol, Ils n'Ă©taient pas prĂȘts. La crĂ©ature s'Ă©claircit la voix de façon dramatique:
''- Premier test : Est-ce que l'un d'entre vous se nomme, est affilié ou collabore avec Nocmagna, le collecteur d'ùmes ? ''
Il y eut un silence qui les dĂ©visagea avant que tous les trois ne nonnent de la tĂȘte.
''- TrĂšs bien, je vais vous laisser entrer alors.
- Euh, c'est tout ?
- Bé voui. Alors à l'intérieur, je vous conseille de garder vos mains prÚs de vos posessions, de faire attention aux marches glissantes, d'avoir de quoi vous éclairer et de ne pas parler aux résidents...
- Quels résidents ?
- ...De plus pour votre sécurité et en lien avec le point susmentionné, je vous déconseille de vous aventurer dans les niveaux inférieurs. De toute façon on enterre la plupart des gens dans les niveaux supérieurs. ''
''- Ah. Et savez-vous oĂč sont enterrĂ©s les anciens nobles ?
- Au fond des niveaux inférieurs.
''Un nouveau silence fit coucou de la main tandis que les yeux de Boutentrain soupiraient d'avance tout en dévisageant ceux du gardien qui n'avaient clairement pas la moindre once de sarcasme en eux.
''- ALLEZ,'' rùla l'oiseau, ''On va pas y passer la nuit. Merci, ciao. Vous en faites pas, Boutentrain, les morts, ça m'connaßt bien.''
Le gardien les fit en réalité passer par l'intérieur de la chaumiÚre -la description serait trop longue, mais étonnamment coquette- dans laquelle une porte dérobée donnait sur un petit sas avant une autre porte qui permettait d'entrer pour de bon dans les cryptes. C'était pour pas avoir à se fouler à ouvrir les portes principales qui de t'façon étaient grippées, leur avait-on dit.
Dans les cryptes régnait un silence mortel. Un froid d'outretombe engourdit instantanément leur peau et les bocaux de vers-luisants peignaient les couloirs peints d'une teinte cadavérique. Vous avez saisi l'ambiance, on allait faire péter le champ lexical du macabre.
Ils arrivÚrent bientÎt à des escaliers effrités qui s'enfonçaient en léger colimaçon. De l'eau suintait ici et là et dégoulinait parfois entre leurs pieds en formant des serpents rutilants dans la poussiÚre. Sur les murs, de vieilles tentures essayaient de raconter quelque chose, et les premiers cerceuils, principalement en bois, apparurent.
''- Alors, j'ai pas fait trop mon social tout le long du trajet, mais là j'avoue que je serais pas contre un peu de papotage." ''Lança Boutentrain qui marchait en tenant une pierre à feux d'un ton peu rassuré.
''- Nope. Surtout vos sujets de discussions.
- Je me sens pas top top, perso. ''
Ils passĂšrent nombre de croisements et de cercueils embaumĂ©s par le silence oppressant et l'air qui s'adoucissait, chargĂ© d'un forte odeur de camphre. Pour peu que quiconque sache Ă quoi peut bien ressembler une odeur de camphre. BientĂŽt, les cercueils se firent plus anciens, et remplacĂ©s par ce qui ressemblait Ă des vestiges d'habitations. C'Ă©tait comme si, Ă une Ă©poque fort lointaine, les lieux avaient Ă©tĂ© habitĂ©s. Il y avait mĂȘme une vieille peluche d'ourson abandonnĂ©e sur une table. Ils aboutirent enfin Ă une nouvelle porte, flanquĂ©e de deux hallebardes rouillĂ©es devant laquelle de nombreuses rigoles avaient Ă©tĂ© creusĂ©es, profondes, comme pour empĂȘcher l'eau d'entrer. L'Hungen tourna la poignĂ©e sans Ă©tat d'Ăąme (il n'Ă©tait probablement pas Ă©quipĂ© pour //anyway//) et ils avancĂšrent. L'ambiance Ă©tait subtilement diffĂ©rente dans ce nouvel espace, plus profond sous terre.
Déjà , il y faisait plus sec, moins humide. L'espace était plus grand, on le devinait au léger écho, notamment. Et puis, évidemment, il y avait les morts. Ils étaient relativement nombreux, mais, surtout, allaient et venaient en errant, squelettes nus pour la plupart, certains ayant encore des atours voire quelques lambeaux de peau. La porte s'était refermée derriÚre eux par son poids. Un squelette couvert d'un casque bondit de la pénombre en tenant une épée droit sur eux. L'aigle hurla :
''
- Aaah ! Boutentrain, faites quelque chose !
- WHoa minute ! Moi je suis surtout Archimage expert en Recherches sur les entités exotiques et extra-divines, hein !
- Vous pouvez pas lui lancer un sort ?
- Je... peux faire de l'alchimie ?
- Quoi ? Quel genre ? De l'eau bénite ?
- Euh... Je sais faire des oeufs brouillés ?
- BORDEL !
- MAIS ARRĂĆ TEZ DE CRIER EN PLUS VOUS ETES DEJA MORT VOUS !
- JE. NE. SUIS. PAS. MORT.''
Une sorte de claquÚtement interrompit l'échange entre l'oiseau et Boutentrain autour du Hungen impassible. C'était le squelette. Un silence de mort -je ne m'en lasse pas que voulez-vous, c'est ça les écrivains ringards- s'abattit sur la caverne. Toutes les orbites étaient désormais tournées vers le trio. Le squelette se mit à claqueter de la mùchoire devant Boutentrain incrédule. Le faucon soupira :
''"Ah ben voilĂ qu'il nous sort des Ă©nigmes, le machin."
- Quoi, vous venez de comprendre ce qu'il vient de faire ?
- 'videmment. Les squelettes ont pas de cordes vocales. Ils parlent en morse.
- HEIN ?
- C'est d'ailleurs pour ça que la plupart du temps ils attaquent les gens. Parce qu'ils sont soûlés de pas arriver à se faire comprendre.
- Mais comment vous savez parler leur langue ?
- J'ai appris il y a longtemps Ă Bel-Demonor.
- Bel-Demonor ? Mais c'est lĂ oĂč j'ai grandi... Hey, attendez...quand j'Ă©tais petit, notre manoir s'est fait attaquer par des squelettes menĂ©s par une sorte de nĂ©cromancien pourri. Me souviens, maintenant, leur chef s'est enfui en s'envolant dans les airs, on a tous pensĂ© que c'Ă©tait une sorte de vampire mais avec des plumes...
- OUI BON on pourrait rester concentrĂ© sur le moment prĂ©sent NON ? DONC, lĂ , le squelette, il vient de dire : " Excusez-moi de vous interrompre, Ă mortels, mais vous qui osez franchir le seuil sacrĂ© de Kraum, comment daignez-vous entrer-ici sans mâamener lĂ le barde ?"
''Le squelette avait déclamé ça avec moulte emphase, tout en faisant des ronds de son épée. Il attendait visiblement une réponse à son énigme...
(link:"Entrez le nom de l'objet ci-dessous et cliquez sur entrée. Mais si vous séchez, cliquez ici...")[lisez la phrase à voix haute. Soupirez. recommencez. Et donnez lui le nom de l'objet qu'on en finisse. ]
(link:" âŠet si vous ĂȘtes maintenant si sec quâils vont vous donner une brochure dâadhĂ©sion Ă la nĂ©cropole, cliquez ici...")[ Amenez lui âlĂ le bardeâ. lĂ lebarde. Mais Ă©crivez juste âhallebardeâ parce que ce jeu a Ă©tĂ© codĂ© par un millenial noob. ]
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// Display the hidden link.
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<span id="link" style="display: none;">[[oKle squelette acquiesce]]</span>
La reine resta figée, d'autant que c'était Bigleux qui avait l'épée, et qu'il était derriÚre elle. L'homme se leva -il était immense- quand il aperçut soudain Bigleux qu'il dévisagea longuement. La tension était si palpable qu'on aurait pu s'en servir de corde à sauter. Ou pour se pendre. Un sourire étrange éclaira soudain le visage de la brute.
''- Mordicus le semi-fléau ? C'est toi ?
- Jean-BenoĂźt lâAnimal Lecteur ?'' Coassa Bigleux avec sa voix perchĂ©e.
Un changement soudain dans l'atmosphĂšre se fit ressentir. Comme si on en Ă©tait au moment du film ou la musique balance tous ses tambours et monte en crescendo jusqu'au climax quand windows nous sort un blue screen.
-'' Mordicus le Saigneur ? Bon sang, t'es encore en service, mon vieux ?''
Le guerrier avait perdu son ton rauque et sa voix de carnassier, et il s'adressait Ă Bigleux sans prĂȘter plus aucune attention la reine qui, disons-le, en Ă©tait lĂ©gĂšrement vexĂ©e.
''- Bah non, tu vois bien. Me suis rangé. Je fais du tir à l'arc pour les kermesses et les mariages, maintenant, tu vois. Et toi alors, toujours en conflit avec la Lionne d'Airain, aux derniÚres nouvelles ? ''
Le barbare soupira. Il y eut un nouveau changement dans l'air. Impossible d'accéder au BIOS pour Reboot.
''- Ah. Ca c'Ă©tait avant. On a eu de belles annĂ©es, elle et moi. On s'est battus plus qu'Ă notre compte. C'est vrai, on a fait parler de nous. C'Ă©tait l'Ă©poque oĂč les hĂ©ros Ă©taient encore un peu fidĂšles Ă leur nemesis, tu vois. On Ă©tait les meilleurs ennemis du monde.
- Oh flûte, qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Non mais rien, quoi, la vie. Elle s'est lassée de toujours m'avoir dans son chemin quoi. Elle connaissait tous mes trucs. Mes répliques, mes apparitions surprises dans chacune de ses aventures. Non ben on a perdu la flamme, et puis on a eu quelques coups durs, quoi. La vie. Mais on s'en rend compte toujours trop tard''
La Reine, toujours paralysĂ©e, Ă©coutait les deux ĂȘtres en train de palabrer - Bigleux venait de tirer un tabouret et de s'asseoir prĂšs de l'autre qui avait attrapĂ© une cruche dorĂ©e - et se demandait, les yeux Ă©carquillĂ©s, ce qu'il Ă©tait en train de se passer. //Drive not found, please insert disk and press a touch to restart.//
''- Je suis navrĂ© pour toi, vieux. On avait bien rigolĂ©, Ă la Croisade du Cornu, lorsqu'on lui Ă©tait tombĂ© dessus tous les deux. Vous aviez eu un chouette combat, et elle t'avait pas loupĂ© avec son glaive. Et du coup tu as fait quoi depuis ? Tu dis qu'elle Ă©tait cool, mais fallait quand mĂȘme se les coltiner, les coups de tutu.''
Ils ne lui prĂȘtaient clairement plus attention. Il fallait agir. Pour faire avancer les choses, dĂ©jĂ , et parce qu'elle avait une furieuse envie de leur crier dessus, ensuite.
''-Roh, ben oui mais c'est ça le but d'un duo aussi. J'ai espĂ©rĂ© qu'elle revienne un peu tenter de me capturer, tu vois. On s'y accroche, Ă nos hĂ©ros, quand mĂȘme. Alors je sais bien, en vrai on est que des antagonistes de plus, ils en dĂ©coupent Ă la pelle, hein. On a vite fait de vouloir varier un peu. Mais bon, je sais pas, avoir TON mĂ©chant sur qui tu peux compter, c'est sympa quand mĂȘme. On s'insulte, mais c'est pas mĂ©chant au fond. Et ça empĂȘche personne de faire des petites quĂȘtes annexes. LĂ j'avais encore une hĂ©roĂŻne qui m'Ă©tait tombĂ© dessus, le truc sympa, une dresseuse de taureau, mais le genre tout en finesse, trĂšs Ă©lĂ©gante, trĂšs moderne. Le genre Ă t'avoir avec des aiguilles empoisonnĂ©es et ses yeux en amande plutĂŽt qu'Ă la hache. Ca changeait.''
La reine se dĂ©cida enfin Ă bouger. Elle n'avait aucune idĂ©e de ce qui ne tournait pas rond dans l'univers, mais clairement ce n'Ă©tait plus la question. Elle repĂ©ra soudain le fourreau de l'Ă©pĂ©e qui dĂ©passait derriĂšre le banc sur lequel le guerrier Ă©tait assis. Bon sang. Et Bigleux qui lui tapait la conversation. Il fallait tout faire par soi-mĂȘme. Subrepticement, extrĂȘmement subrepticement, elle entreprit de commencer Ă se dĂ©placer pour s'approcher du fourreau. Tout en souriant de façon dĂ©mente.
''-. On a fait quelques batailles vraiment cool, au Moulin dâOcre et dans la citĂ© oĂč le dragon est tombĂ© -tu connais p'tet- mais aprĂšs j'ai pas su me tenir, j'ai pas arrĂȘtĂ© de lui tomber dessus, d'aller assiĂ©ger son repaire, de lui envoyer des menaces, piller ses rĂ©serves... bref, tout le classique que je faisais avec la Lionne d'Airain. Trop, trop tĂŽt. C'est parce que j'avais peur de redevenir qu'un sbire, tu comprends ? Et je me disais que fallait que j'assure.
- Tu te prends trop la tĂȘte mon vieux. Tu sais, faut ĂȘtre comme tu es. Si ça marche pas passe Ă autre chose. Regarde-moi !''
Elle avait dĂ©jĂ rĂ©ussi Ă faire deux pas. A chaque fois qu'il portait la carafe de vin Ă sa gueule, elle bougeait. Peut-ĂȘtre que si elle arrivait Ă se mettre dans l'axe de la torche, la lumiĂšre l'aiderait Ă progresser plus vite.
''- AH BAH VOILA ! Ca c'est la phrase typique ! Pas se prendre la tĂȘte et passer Ă autre chose ! Mais c'est comme ça qu'on se retrouve avec des hĂ©ros qui massacrent sans scrupules les types comme nous. Au final plus personne fait rien ou s'attache Ă rien, quoi ! Qui sont les hĂ©ros, qui sont les mĂ©chants... on sait plus. C'est si on fait ça qu'on accepte d'ĂȘtre tous remplaçables. La passion, ça rend con, mais c'est ce qui nous rend vivant ! "''
Il s'énervait tandis que Bigleux -enfin Mordicus le semi-fléau- soupirait et que la reine était bientÎt à portée de main du pommeau.
''- ... Typiquement je discutais avec Vallavar le-relativement-violent, l'autre jour -si, tu sais, celui qui se bat avec un katana et des maximes reloues- et il me disait avec les héros faut apprendre le lùcher prise. Je m'entraßne, depuis. Au-dessus des falaises.
''''- C'est aussi pour ça que j'ai arrĂȘtĂ©, moi, hein. Maintenant, je suis dans mon coin, je fais mes kermesses, je fume un gamin de temps en temps quand personne regarde...''''
''La reine réussit à se mettre derriÚre la chandelle qui éblouissait le guerrier dépressif. Mais qu'est-ce qui leur prenait tous, d'un coup, à avoir besoin de parler à ces gens? Ils ne pouvaient pas juste vivre sans emmerder le monde?''
''
''- Et tu veux pas t'inscrire dans des tournois d'arÚnes, sinon ? C'est mieux que les batailles rangées ou les invasions maléfiques, on se sent un peu moins anonyme quoi.
- Non mais moi c'est pas le combat que je cherche. Dans les arĂšnes, t'arrives, et le but c'est de se mettre deux coups et bonsoir. Moi ce que j'aime, c'est le fait de vivre un truc Ă©pique, mais avec des hĂ©ros cool. L'important ce sont les aventures. On a beau ĂȘtre des mĂ©chants on est pas des bĂȘtes..."''''''
'Elle y était presque, elle avait réussi par elle ne sait pas quel miracle à approcher suffisamment, l'air de rien, pour s'asseoir nonchalamment sur le bord du canapé, avec un sourire compatissant. Elle n'avait plus qu'à tendre la main dÚs qu'il se tournerait à nouveau vers Bigleux pour prendre l'épée. ''
''''- ...Et toi, alors, des Kermesses, vraiment ?
- Oh, ben ça empĂȘche pas d'avoir parfois quelques surprises. Tu vois je me retrouve mĂȘme Ă collaborer avec des hĂ©ros, lĂ ."'''' Et en disant cela il pointa du menton la reine dans un salut amical.
//Tin-din, Bienvenue, redémarrage effectué ! N'oubliez pas d'activer Windows.//
L'atmosphĂšre lunaire changea Ă nouveau en un instant. Le guerrier du chaos tourna sa tĂȘte juste au moment ou la main de la reine se refermait sur le fourreau derriĂšre lui. Vide. IL ETAIT FOUTRASSE DE SA MERE DE VIDE. Une expression mi-heureuse, mi-furieuse commença Ă se peindre sur le visage du guerrier sanglant, qui murmurait, les yeux brillants âuneâŠhĂ©roĂŻneâŠâ. Bigleux, avec son sourire bĂ©at, n'avait visiblement pas rĂ©alisĂ© la boulette, mais cette fois, la reine n'en avait plus rien Ă secouer. Elle gifla avec le fourreau et toute sa force crĂąne de plumes et d'un coup de botte bien senti dans le thorax le fit tomber en arriĂšre de la couche avant de s'enfuir en courant dans la nuit en direction d'un trou dans la muraille. Tant pis pour l'Ă©pĂ©e, pour Myrabel et pour Tristelune. C'Ă©tait le dĂ©clencheur de trop. Elle allait rentrer chez elle, prendre un bain, du chocolat, des chats et reprendre le botin des princes -L'Amadou- et s'en dĂ©goter un nouveau et tant pis pour la romance. Ces hommes, bon sang, ils pouvaient pas se dĂ©brouiller un peu seuls ?
Elle en était là de ses réflexions, courant à perdre haleine et sa robe //-ah non, je vous vois revenir, je vous décrirais rien cette fois !-// à travers les ronces sans oser jeter le moindre regard en arriÚre, vers le lieu du Rendez-vous avec Myrabel. Elle espérait que les autres s'en étaient mieux tirés.
[[Partir suivre Myrabel dans sa quĂȘte des Alliances->okAllastar]]
[[Pour retrouver une couronne avec Boutentrain ->couroneOk]]
[[Si vous avez suivi les trois quĂȘtes...->Le rituelOk]]Mais NON, enfin ! Vous allez quand mĂȘme pas faire ça ! Non, je suis dĂ©solĂ©, faut vraiment que vous compreniez que pour bĂątir un monde viable, il faut ĂȘtre dans le vi-vre-ens-em-ble. Y compris vivre avec Bigleux, oui. Je sais, c'est pas facile, on a des standards, on a tendance Ă aller vers les gens beaux et Ă craindre l'originalitĂ© quand ce n'est pas un bouquin qui nous fait sentir un peu altruiste.
Mais enfin, pauvre Bigleux, faites un effort !
Non... le mieux... c'est de laisser la reine se faire charcuter...
Pour le bien commun. AprÚs tout, la vie de Bigleux n'a-t-elle pas autant de sens que celle de la reine ? Comment ça, non ?
ARISTO !
Non, et puis moi, j'ai encore besoin de Bigleux. Je crois.
[[Suite->suiteOk]]Alors, non.
C'est pas que j'aimerais pas, hein, mais pour ce genre de texte, il faut passer Premium, voyons ! OU accepter l'idĂ©e qu'il faudrait peut-ĂȘtre briser ce genre de fantasme pour cesser d'encourager derriĂšre un prĂ©texte cathartique des illusions sur la rĂ©alitĂ© des relations sexuelles qui nuit grandement Ă la romance, Ă la nature et aux robes, de maniĂšre gĂ©nĂ©rale. Mais c'est un autre dĂ©bat. Un peu de tendresse, de romance. La sexualitĂ© dĂ©bridĂ©e, c'est trĂšs surfait, de toute façon, voilĂ !
Et pendant que vous essayez quand mĂȘme de le visualiser dans vĂŽtre tĂȘte en ronchonnant contre les empĂȘcheurs de fantasmer en rond, le barbare reprend soudain la parole.
[[Ecoutons-le, Pluto.->suiteOk]]
l'équipée traversa les catacombes qui avaient en réalité tous les atours d'un village troglodyte, de style ancien, certes, mais assez élégant. Les lieux ne semblaient pas avoir été conçus du tout comme une tombe, mais comme un hameau.
Kraum attendait, au fin fond, dans une cavitĂ© trĂšs sombre et poussiĂ©reuse, juchĂ© sur un trĂŽne et un sceptre en main. Boutentrain secoua la tĂȘte en songeant "pas de roi, hein" avant de faire une rĂ©vĂ©rence et de s'asseoir sur un tabouret dont il ne se rendit compte que bien trop tard qu'il s'agissait d'un empilement de cages thoraciques. Kraum Ă©tait mieux conservĂ© que les autres squelettes. Il avait encore un peu de peau et arrivait Ă parler. Les bĂ©nĂ©fices d'avoir Ă©tĂ© embaumĂ©. Ou alors d'avoir bu beaucoup trop d'alcool de son vivant.
''- Welcome, welcome, dear guests.
''''- Qu'est-ce que c'est que cette langue ? ''Lança l'oiseau au squelette.
''- On sait pas. On pense qu'il passe trop de temps dans les tréfonds du grand puits à contempler les étoiles. Je vais vous traduire, on arrive à le comprendre, à force de siÚcles.
''Kraum parlait, le squelette cliquetait et l'oiseau le traduisait. C'était une sacré cacophonie.
''- Salutations, majesté, je suis l'archimage Boutentrain et...
- Oh please, I am no king, ne m'appelez pas Majesté. Call me Robert.
''Pour la premiÚre fois, ce fut le Hungen qui prit la parole, d'une voix rocailleuse qui venait du tréfond de ses entrailles minérales :
''-...vous ne vous appelez pas Kraum ?
''''- Listen you piece of schist, I love being called Robert, ok ?
''''- Euh, pardonnez notre ami... Robert. Nous sommes envoyés en mission pour sauver le...roi de Terra Kraum en retrouvant une couronne.
''''- Ah. I see. Une histoire de femmes, hein? Damn.
- Heu, non, pas tout Ă fait...
- You see, Jâai Ă©tĂ© tuĂ© par une femme. La femme que jâaimais. Un jour, elle a dĂ©couvert que jâavais Ă©crit des poĂšmes Ă son propos. Elle aurait pu tolĂ©rer que je batifole avec une autre femme, c'est la libertĂ© des couples matures, mais, de la poĂ©sie, come on. Rien de plus malaisant. Alors elle s'est enfuie et s'est barricadĂ©e dans son chĂąteau, me laissant mourir de chagrin. Jâai dĂ©cidĂ© dâenvahir son chĂąteau. Bon. Mais du coup je l'ai surprise dans son sommeil et elle m'a poignardĂ©, par rĂ©flexe. Le coup de pas d'bol. Maintenant que j'y pense, ç'Ă©tait prĂ©visible. A shame it is a bit late.
- ...D'accord, mais alors dans notre cas, c'est vraiment pas un problĂšme de femme, c'est plutĂŽt ...
- I didn't die that day, to be honest. Mais aprĂšs ça je me suis senti si honteux...Mais en mĂȘme temps, je refusais de...comment on dit... "dĂ©tacher" mon coeur d'elle. PoignardĂ© ou pas, je regrette de pas avoir su ĂȘtre meilleur.''
Boutentrain comprit alors ce qu'avait voulu dire la personne qui gardait la nécropole quand elle leur avait conseillé de ne pas parler aux morts. Il allait falloir trouver un moyen de changer de sujet.
''- Ah oui. Je comprends (c'était faux, il n'avait rien pané), sale affaire... et dites-moi c'est vous qui avez bùti cette cité ?"''
Ce fut le squelette barde qui répondit tandis que Kraum faisait semblant d'essuyer des larmes imaginaires de ses yeux imaginaires.
''- La nécropole était à l'origine un savant projet pour devenir immortel. Nos druides avaient compris que ce qui tuait une créature était la perte de son essence, extirpée de son corps par Nycanoc, la donneuse de baisers. Ensuite, le fluide vital quitte le corps pour rejoindre, par voie d'air ou de terre un autre corps qui le recueille. Sinon, il finit dans les eaux et s'écoule jusqu'à Nocmagna. En venant vivre dans cette cité loin des vents, de la terre et des eaux, nous pensions échapper à la mort. Well, nous le fßmes. Nous avions cependant oublié trois choses
1. Que nos serviteurs qui devaient nous nourrir habitaient dans la partie supérieure de la nécropole.
2. qu'un Arbre comme l'hoygg que nous avions choisi comme source de magie, ça a des raçines, et que les raçines, c'est un corps qui se fait un plaisir d'aspirer les vies qu'il rencontre et de puiser les eaux tout en faisant des trous partout dans le sol et
3. qu'en cas d'inondation parce que, mettons, vous avez osé défier les dieux, vivre au fond de tunnels dans un gruyÚre encerclé par un étang, c'est pas une bonne idée. Bref. Pour faire court tous nos serviteurs périrent noyés, et nous, nous nous décharnùmes faute de pouvoir nous nourrir. Enfin, certains plus que d'autres n'est-ce pas Daphné ?
- Oh, ça va, je ne t'ai mordu qu'un bout de ton corps dont tu savais pas te servir ! Et tu vas pas me le ressortir tous les deux cent ans si ?
''
Le vieux Kraum reprit la parole.
''- Well, so, vous avez besoin de la couronne dâun roi, hein? I'm afraid I wasn't king during my lifetime, as my advisors often reminds me nowadays. Je suis navrĂ© que nous ne puissions pas vous aider.''
Il se pencha d'un air conspirateur.'' "To be fully honest, Jâavais une couronne que je mâĂ©tais fabriquĂ©e moi-mĂȘme. Mais je me suis fait volĂ© par une paire de pilleurs de tombes who were calling themselves heroes. A grumpy giant, a sexy priestess and a hunter. Ils se promenaient avec un drĂŽle dâoiseau, maintenant que jây pense.''"
L'aigle royal se mit Ă picorer l'Ă©paule de Boutentrain
''- BON, c'est pas tout ça, mais...et bien, tant pis, merci quand mĂȘme ! On va y aller hein !"''
---
Quelques minutes plus tard, ils Ă©taient Ă nouveau dehors.
''- Damn, chou blanc. Tant pis, on va demander une autre solution Ă Myrabel. Mais...oĂč est le passeur ?
- Vous voulez dire celui qu'on a menacé avec une arme au lieu de lui demander gentiment ? Ah oui, je me demande bien pourquoi il est pas resté nous attendre..."''
---
Alors qu'ils retraversaient l'Ă©tang juchĂ©s sur les Ă©paules du Hungen, au fin fond du Tertre, le vieux Kraum s'en Ă©tait retournĂ© s'asseoir sur le perron, au fin fond du vieux puizet. Il regardait sans les voir les Ă©toiles, et Ă©coutait, loin, trĂšs loin en-dessous de lui, les Ă©chos d'un monde d'oĂč Ă©manaient de vagues "bĂȘĂȘĂȘĂȘĂȘĂȘ..."
[[Si vous devez encore trouver l'épée, allez ici->OKlame]]
[[Pour aller voir Myrabel récupérer les Alliances, allez ici->okAllastar]]
[[Pour rejoindre Myrabel, Il va falloir se mouiller.->Le rituelOk]](if:(history: where its name contains "Le caravane")'s length is 1)[Vos yeux s'ouvrirent pour contempler la canopĂ©e rassurante de la Sylve. Et sur un grand bec de canard flanquĂ© de deux yeux noirs qui Ă©voquaient les profondeurs de lâunivers etâŠune odeur de banane. DerriĂšre celle du bananard, la tĂȘte des Alfes et de certains des tĂ©lĂ©portĂ©s Ă©taient penchĂ©es au-dessus de la vĂŽtre. Et vous aviez un mal de crĂąne terrible. Vous vous relevĂątes avec la satisfaction immĂ©diate d'avoir eu une mauvaise hallucination dont vous n'aviez dĂ©jĂ plus les contours en tĂȘte. Si vous aviez l'habitude d'avoir des rĂȘves, vous auriez la mĂȘme sensation que lorsque l'on se rĂ©veille et qu'on a le vague souvenir qu'on Ă©tait l'instant d'avant en train de manger un milk-shake au bacon en compagnie de Cate Blanchett. Et qu'on aimerait y retourner sans savoir pourquoi. Cette impression dâavoir rĂ©alisĂ© grĂące Ă un rĂȘve que vous aviez jusquâĂ maintenant arpentĂ© le monde les yeux clos. Mais maintenant quâils Ă©taient ouverts, Platon venait de souffler la bougie. Et vous vous retrouver Ă tĂątonner maladroitement, empressĂ© de lui remettre la main dessus. Ce genre de rĂȘve.
Vous demandĂątes aux Alfes ce qu'il vous Ă©tait arrivĂ©. Ils vous regardĂšrent avec des yeux ronds. C'est un des ebenaumeurs qui vous rĂ©pondit. Le type vĂȘtu de façon colorĂ©e avec des grelots sur la tĂȘte :
"'' - Comment vous parlez notre langue ? Mais heu... vous avez été assommé. Je crois. Par quelque chose qui est tombé du ciel."
- Par quoi ?
- On a pas vu. On a trouvé $lal à cÎté de vous, et... ça."''
C'est alors que vos yeux se posÚrent sur une espÚce de grosse pierre qui avait l'air d'avoir été méchamment taillée par un sculpteur alcoolique. Et à laquelle on aurait collé de la barbe en métal. Deux yeux de rubis vous regardaient avec un air mauvais.
Un peu plus loin, vous vites quelqu'un pousser un cri qui fit fuir les animaux alentour dont une sorte de petit dinosaure orange qui sâenfuit dans une nuĂ©e de bulles. Celui qui avait le poussĂ© le cri ouvrait de grand yeux ronds alors qu'il regardait par le hublot de la grosse boĂźte.
OH PUTASSERIE.
]
(if:(history: where its name contains "SoudainEben")'s length is 1)[Vos yeux s'ouvrirent pour contempler un grand bec jaune et deux yeux dâun noir absolu dans lesquels se rĂ©fletaient lâunivers etâŠune odeur de banane. DerriĂšre le bananard, la canopĂ©e effrayante de la forĂȘt en Erenthyrm. Oh non, bon sang, ce n'Ă©tait qu'un rĂȘve, vous ĂȘtes encore lĂ -bas. La tĂȘte des Alfes et de certains de vos compatriotes Ă©taient penchĂ©es au-dessus de la vĂŽtre. Et vous aviez un mal de crĂąne terrible. Vous vous relevĂątes avec la tristesse immĂ©diate d'avoir eu une hallucination dont vous n'aviez dĂ©jĂ plus les contours en tĂȘte, s'effaçant comme un rĂȘve au rĂ©veil, quand se rĂ©veille et qu'on a le vague souvenir qu'on Ă©tait l'instant d'avant en train de manger un milk-shake au bacon en compagnie de Cate Blanchett et qu'on aurait aimĂ© y retourner sans savoir pourquoi... Cette impression dâavoir rĂ©alisĂ© grĂące Ă un rĂȘve que vous aviez jusquâĂ maintenant arpentĂ© le monde les yeux clos. Mais maintenant quâils Ă©taient ouverts, Platon venait de souffler la bougie. Et vous vous retrouver Ă tĂątonner maladroitement, empressĂ© de lui remettre la main dessus. Ce genre de rĂȘve.
Vous demandùtes au bouffon de la Sombre Opale ce qu'il vous était arrivé.
"'' - Heu... vous avez été assommé. Je crois. Par quelque chose qui est tombé du ciel."
- Par quoi ?
- On a pas vu. On a trouvé $lal à cÎté de vous, et... ça."''
C'est alors que vos yeux se posÚrent sur une espÚce de grosse pierre qui avait l'air d'avoir été méchamment taillée par un sculpteur alcoolique. Et à laquelle on aurait collé de la barbe en métal. Deux yeux de rubis vous regardaient avec un air mauvais.
Un peu plus loin, vous entendĂźtes quelqu'un pousser un cri alors qu'il regardait dans le hublot de la grosse boĂźte.
OH PUTASSERIE !]Ils débouchÚrent dans l'armurerie qui tenait aussi lieu de forge. Mais avant d'entrer, Bigleux tendit soudain un bras pour bloquer le passage à la reine et murmura de sa voix stridente :
''"Attendez. Pas par lĂ .
- Mais pourquoi ?
- Regardez lĂ -bas.''
Un peu plus loin, posé au milieu de la salle sur un gambison abandonné sur une table, un petit chat noir les observait, les yeux arrondis de surprise ou de peur.
''
- Quoi ? Le chat ?
- ça porte malheur les chats noirs. On y va pas.
- Mais vous ĂȘtes tarĂ© ? En plus il est pas noir, il a une petite tĂąche blanche, lĂ !
- C'est un piÚge. Sûrement de la crÚme, ou de la farine. On y va pas."''
Et il s'en retourna, résolu. La reine n'insista pas. Certaines choses dépassaient l'entendement.
[[Aller vérifier la salle du trÎne->troneOk]]
[[Fouiller la chambre nuptiale->oKchambre]]
[[[Aller vérifier l'infirmerie->oLsoins]]
(link:"Si vous avez déjà fouillé partout...cliquez ici.")[=
Vous aviez désormais visité la salle du trÎne, l'infirmerie et la chambre, et nulle trace de l'épée. Pestant à voix basse, la reine chuchota à Bigleux qu'elle était à court d'idées. Celui-ci haussa les épaules, puis, à l'immense effroi de la Reine, se dirigea vers le premier envahisseur venu. Ils échangÚrent quelques mots avant que Bigleux ne lui fasse un petit salut amical - MAIS WHAT -et revienne vers sa fausse captive.
''- L'est dans la sa tente dans la cour, m'a dit."
- Vous...vous lui avez demandĂ© oĂč Ă©tait l'Ă©pĂ©e ?
- Bé Oui. C'tait plus simple. J'ai pas réfléchi, c'était pas une bonne idée ptet. ''
La reine soupira. Au moins, ils avaient une piste.
[[Ă la tente !->tenteOK]]
Le squelette prit un air extrĂȘmement satisfait -ce qui Ă©tait assez Ă©trange Ă voir de la part d'une crĂ©ature qui n'a plus rien sur son visage pour exprimer la satisfaction. Mais il resta ensuite lĂ , l'air d'attendre. L'oiseau continuait de traduire ce qu'il claquetait en rĂ©ponse Ă Boutentrain.
''
- Heu, c'est la bonne réponse ?
- Oui.
- On peut voir le roi de Kraum ?
- Non.
- Mais...
- Vous m'avez pas rapporté l'objet.
- L'hallebarde ? Celle qui est littéralement à 5 mÚtres de nous ?
- ...
- Sérieusement ? Mais elle est juste là , de l'autre cÎté de la porte. Faut vraiment que j'aille la chercher ?
-... Non mais c'est bon, d'accord. En plus ça fait des courants d'air. Vous vouliez quelque chose ?
- Nous sommes en mission de la plus HAUTE importance ! Nous avons besoin de voir l'ancien roi de Kraum.
- Il n'y en a pas.
- Pardon ?
- Kraum n'a jamais été un royaume. C'était d'abord un projet avorté de colonie, puis une forteresse autonome. Ce n'est que bien plus tard qu'elle devint considérée par le reste du monde comme un royaume mené par Arturius. Mais son corps est encore chez vous, je vous signale. On l'attendait, nous, justement, on pensait que vous l'ameniez...
- ...Mais évidemment ! En plus on était tous là à l'enterrement. Je pensais qu'on vous l'avait déjà ramené... Enfin ça veut dire, qu'avec les troubles liés à Nycanoc...ça se trouve il s'est relevé et il se promÚne quelque part dans le chùteau. Bon, est-ce que vous avez quelque chose qui fait office de roi ?
- Heu. Fiou. EYH, JOSHUA ! Tu dirais que c'est qui le patron ici ? Kraum ? Ouais, j'aurais dit ça aussi.
- Mais...je croyais que...bon laissez tomber. ''
[[Aller voir Kraum->KraumOk]]]
Elle prit les alliances prestement, puis se dirigea vers le monte-plat. Rapidement, elle saisit un peigne en argent et tapa un certain nombre de coups sur un tuyau qui s'y enfonçait. Lentement, en grinçant, un plateau s'éleva. Dessus étaient posées deux alliances brillantes. Grùce les prit d'un geste preste et les remplaça par celles qui étaient gardées dans le magnifique coffret en acajou orné d'écailles de tritonnes puis sans reprendre son souffle elle renvoya le signal et le plateau disparut.
Une minute plus tard, elle avait retrouvĂ© son sourire et fait disparaĂźtre les angles dĂ©terminĂ©s de son visage. Elle marchait dans le couloir, pas Ă pas, calmement, sa poitrine s'Ă©levant d'un rythme presque naturel alors qu'elle apportait le coffret Ă l'Ambassadeur. Dans la salle du bal, la cĂ©rĂ©monie du mariage avait commencĂ© car on sentait bien qu'Avalz qui avait Ă©tĂ© abreuvĂ© d'alcools de tous les horizons commençait sĂ©rieusement Ă dodeliner de la tĂȘte et du regard. l'homme massif, dĂ©guisĂ© en citrouille -c'est le seul lĂ©gume qui allait avec sa carrure- Ă©tait juchĂ© sur un trĂŽne trop petit pour lui, les yeux perdus derriĂšre des sourcils en brousse et une toque cernĂ©e d'or presque aussi touffue que sa barbe grise. Il ronflait lĂšgĂšrement.
Avec un grand sourire maßtrisé, L'Ambassadeur prit le coffret des mains de Grùce en prenant soin d'éviter le regard de cette derniÚre. Pourquoi ? Se demanda-t-elle un instant. Il ne pouvait pas savoir, se dit la jeune femme. C'était impossible. Sinon, il y a longtemps qu'il l'aurait exécutée. Son coeur se remit à battre alors qu'elle s'efforçait de ne pas respirer plus vite ni battre des cils plus que de normal. Apparaßtre pour disparaßtre, vite. Elle ouvrit un peu plus son sourire et son écharpe tout à la fois. Les rares personnes qui l'avaient repérée ne virent plus que son cou galbé et sa peau à la teinte sablée.
''" - Prince, l'Impératrice de la cité de l'Etoile est heureuse d'avoir par mon intermédiaire l'extrÚme honneur de vous offrir ces alliances, forgées avec du vormeil et juchées d'Ornite extraite du fond du Gouffre des Obliviones. On dit que les couleurs dansent et changent en permanence dans cet orbe qui conserve toujours sa forme. Comme l'amour entre deux jeunes ùmes enflammées. Régulier, constant, mais toujours renouvelé. Pour peu que vous soyez persistant, acceptiez d'apprendre à l'apprivoiser sans l'emprisonner, vous aurez alors j'en suis sûr le plus beau des brasiers."
''
L'ambassadeur se tut une demi-seconde alors qu'il regardait les alliances. Quelque chose passa dans son regard et il ajouta presque aussitĂŽt, trĂšs vite :
''- Et tant que votre amour sera vrai, la pierre ne changera point de couleur."''
Evidemment, la remarque ne semblait pas anodine et résonnait comme une claire pique tendue à l'Empire de Magdalena qui avait coupé les liens commerciaux avec Allastar suite à une malencontreuse mésaventure à ses frontiÚres, tandis qu'Allastar avait SANS HESITER pardonné l'anodine tentative d'invasion de l'haribogravie -tentative, il faut le préciser, essentiellement composée de 10 paysans pieds nus armés de pelles et d'un mage saoûl jûché sur un blaireau et qui fut abattu par un arbre aux branches dangereusement basses-. Aucun livre n'accepta de mentionner cet épisode mais on fit couper la branche.
Propre, efficace, élégant. L'assemblée potagÚre applaudit la pique, sauf le Campeador de Magdalena venu la représenter.
Puis on donna aux mariés qui n'avaient rien saisi à la scÚne les alliances. Ce fut beau, ce fut bref, ce fut intense. Personne ne remarqua le bouffon du Boyeux, un Nybel venu du fond des montagnes, qui semblait lorgner sur les alliances avec un regard suspicieux. Personne, sauf Grùce. Elle s'efforça de garder son sang froid alors qu'elle raccompagnait l'Ambassadeur sur la piste de danse.
Des pierres dont les couleurs changent ! Quelle idée ! Heureusement que l'Ambassadeur avait ajouté la derniÚre phrase, sinon tout le monde aurait vite remarqué que les couleurs ne dansaient pas du tout sur les répliques. Du travail d'amateur.
''
- Merci, GrĂące, pour les alliances. Je vous offrirais bien cette danse, mais vous savez ce que les langues vont encore raconter. ''
Un sourire entendu entre eux deux suffit à dire ce qu'il n'y avait pas besoin de dire. Grùce connaissait depuis longtemps les penchants de l'Ambassadeur, et le voir danser avec les diverses princesses et avariées restait toujours à la fois amusant, charmant et un régal.
Mais aujourd'hui, elle n'avait pas la tĂȘte Ă l'observer. Elle s'Ă©clipsa rapidement vers les cuisines, se prĂ©parant comme prĂ©texte de vouloir prendre l'air. Une fois dans la fournaise des grandes cuisines voĂ»tĂ©es, bondĂ©es d'agitation, de bruits, de fumĂ©e et d'odeurs, elle se dirigea toujours en s'efforçant d'ĂȘtre discrĂšte vers le saloir.
Elle laissa la porte soigneusement ouverte. Personne n'ose écoute derriÚre une porte ouverte. Puis elle s'enfonça entre les carcasses pendues à la salaison, jusqu'à trouver une vieille servante à l'air renfrogné et au poing solide assise sur un tonnelet dans la fond de la piÚce. Elle était en train de parler avec un nelwyn dont l'habit ne faisait aucun doute sur son envie -inutile- de paraßtre discret.
''- ... et voilà notre héroïne. Tout s'est bien passé, majesté ?
- Roh arrĂȘtez de m'appeler majestĂ©, c'est limite insultant. Oui, ils n'y ont vu que du feu, je crois, on l'a Ă©chappĂ© belle. Alors, vous avez trouvĂ© preneur ?
''C'est le Nelwyn qui répondit.
-'' Oui...elles sont magnifiques, ces pierres d'Onite. Bien meilleures que les imitations que nous vous avons donnĂ©es... je sais pas oĂč l'ambassadeur a entendu cette histoire que les couleurs se figent avec l'amour sincĂšre. C'est n'importe quoi mais ça a fait nos affaires.En attendant, quand vous aurez une mission en KrĂ©nie, allez voir la lavandiĂšre qui s'appelle Ksin Chu et dites-lui que vous avez besoin de nouvelles chaussettes violettes. Elle l'Ă©coulera lĂ -bas. Et moi je rapporterai l'or pour le peuple ici. Merci encore. GrĂące Ă vos "Ă©changes", des serviteurs du monde entier peuvent vivre plus dĂ©cemment.
- Ah, ça suffit. Ce n'est rien, et nous prenons tous des risques. Les grands là -haut passent leurs temps à s'offrir les plus précieux cadeaux du monde alors qu'ils sont incapables de distinguer les vrais des faux. Au fait, j'ai taillé un costume aussi serré que possible pour l'Ambassadeur et j'ai caché les chutes de soie argentée dans mon oreiller. Pensez à les récupérer.''
La vieille femme hĂŽcha la tĂȘte d'un air entendu. Ils allaient se sĂ©parer, quand une voix dans leur dos les interrompit, jaillissant de derriĂšre deux gros Mourclins fumĂ©s se balançant sur des crochets en fonte. En un instant, le Nelwyn avait fait jaillir un pistolet, la vieille servante avait saisi un hachoir et dans une volte GrĂące s'Ă©tait plaquĂ©e au mur en tirant le long ciseau aux airs de poignards qui maintenait sa chevelure sauvage dans un chignon. Elle se dĂ©roula dans un oriflamme vermeil tandis que dans son autre main une petite fiole surgit de nulle part.
-'' OulĂ , oula. Un peu de calme. Vous ĂȘtes tous bien trop tendus. Bonsoir, Bonsoir ! Rassurez-vous, je veux seulement les bagues et OH OH, du calme !''"
Myrabel dû lever les mains avec un bref geste cabalistique alors que les trois silhouettes avaient fait un pas en avant. Elles firent aussitÎt un pas en arriÚre. Mais contre leur volonté.
''- Comment Q'tes entré, merdouille ? "'' cracha entre sa dent la vieille femme aux traits ridés qui visiblement n'avait pas une perception trÚs fine de l'étiquette ni des anneaux.
''- Oh, je me suis tĂ©lĂ©portĂ© depuis Terra Kraum, mais ça n'a pas d'importance. Je venais pour vous, Dame de Pique. Ne faites pas cette tĂȘte, j'en ai vu d'autres. Et pas toujours attachĂ©es Ă leur corps. Je sais ce que vous faites. Mais je vous paierai pour ces bagues, et au double du prix du neuf, en plus. J'oublierai qu'elles sont d'occasion. ''
Ils restÚrent quelques secondes dans cette situation incongrue jusqu'à ce que le Nelwyn ne se sente son instinct de négociateur le pousser à préciser :
''- Euh. Elles sont neuves, hein. Ce n'est pas celles-ci qui ont été utilisées pour le mariage."
- Ah. C'est... problématique. Bon. Ramenez-moi les autres, alors.
- Pardon ? ''S'Ă©trangla GrĂące, avec toute la contenance qu'elle parvenait encore Ă trouver.
''- Oh, vous n'avez qu'Ă les Ă©changer avec les vraies. Je vous dit que je vous les paierai le double dans tous les cas. Tenez, voilĂ . C'est une plume de Centaure.
-Mais les centaures n'ont pas de...
- Exactement. D'oĂč sa prĂ©ciosetĂ©. Allez me chercher les bagues et fissa, sinon je brĂ»le tout de toute façon. Mais j'suis assez pressĂ©. On se retrouve dehors, d'acc ? La bise. ''
GrĂące remontait l'escalier, les tempes en feu, tout en s'efforçant de rajuster les grelots de son corset. Elle se sentait prise au piĂšge. Et si il y a une chose qu'une renarde dĂ©teste, c'est se sentir prise au piĂšge. Il ne faut pas chercher Ă les domestiquer. Les apprivoiser avec des roses ? Est-ce vraiment mieux. Non, il faut les laisser vivre et cheminer Ă leurs cĂŽtĂ©s tranquillement tant qu'elles le tolĂšrent ou se faire bouffer la main. Or, lĂ , ce type sorti de nulle part avec ses mains chargĂ©es de bagues de magie et ses paroles de fiel avait tout du type qui n'a pas lu son manuel du bon gentleman. Mais son instinct de survie la poussait Ă ne pas mordre. Pas tout de suite. Il y avait trop de civils et trop dâanneaux Ă ses mains.
Comment allait-elle s'y prendre pour récupérer les alliances, bon sang ?
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Si vous voulez lui suggĂ©rer de sĂ©duire le nouveau couple et de les entraĂźner dans une chambre et profiter de leur nuditĂ© pour faire l'Ă©change... Well, commencez par aller vous passer la tĂȘte sous l'eau, dĂ©jĂ , puis cliquez ici. [[Hot fuzz->hot fuzzOk]]
Si vous voulez lui faire prétexter avoir oublié de passer un onguent spécial portant bonne fortune aux amoureux avant de donner les alliances pour les faire briller et discrÚtement procéder à l'échange, cliquez ici. [[Vanish->VanishOk]]
Si vous voulez l'encourager à accuser l'Ambassadeur d'avoir donné de fausses bagues aux mariés en exhibant les vraies... vous n'avez pas de race, déjà , surtout que c'est un chouette type, mais bon. [[Vendre sa race->AmbassadeurOk]]
Si vous voulez faire jouer les talents de Ventriloque de la dame de Pique pour faire parler le Boyeux endormi...whoa, je sais pas ce que vous avez en tĂȘte, mais ok, c'est lĂ . [[Ventriloquie->VentriloqueOk]]
Si au contraire vous voulez utiliser ses talents de costumiĂšres et d'empoisonneuse pour...faire on ne sait quoi, be My guest.
[[Let's try.->poisonOk]]
[[Si vous avez réuni les trois objets ou que vous en avez marre de ces foutaises...->Le rituelOk]]